La Nouvelle Lune du mois
Dans le cycle de la lunaison, la Nouvelle Lune
correspond à un moment d’ensemencement dans lequel une idée,
un archétype, un principe cherche à prendre forme.
NL
des années précédentes
NL du 12 décembre 2004 à 21° Sagittaire « Un enfant et un chien avec des lunettes sur le nez ». Dans cette image, le chien, symbole de la conscience
égotique, regarde à travers les lunettes données
par l’âme-enfant. Le chien est encore chien, mais l’enfant
lui a offert la possibilité d’entrevoir des horizons plus
vastes qui n’appartiennent pas encore à son monde familier.
En tentant de s’identifier à ces nouvelles perspectives,
l’ego commence à opérer sa mue par l’intégration
progressive des qualités contactées. Pour illustrer ce processus
de transmutation, certaines traditions utilisent le terme « imitation
» (comme l’imitation du Christ) ou l’expression «
faire comme si » ; ces termes peuvent cependant être mal interprétés,
car il serait évidemment insensé de singer des attitudes
extérieures d’un modèle idéal, ou de pratiquer
l’auto-persuasion. Seul un contact réel avec la réalité
intérieure, avec l’essence de l’idéal pressenti
peut induire des changements significatifs, à la condition de laisser
le processus d’identification s’instaurer.
NL du 12 novembre 2004 à 21° Scorpion « N’écoutant que sa conscience, un soldat refuse d’obéir aux ordres ». Il ne s’agit pas ici d’une révolte
adolescente contre les diktats de la société, mais de l’affirmation
mûrement réfléchie d’une voie individuelle qui
refuse de se laisser détourner par les impératifs de l’establishment,
ou par les valeurs et codes moraux issus de la culture. En tant que membre
appartenant à la société, le soldat doit payer le
prix de son choix par le renoncement à tous les bénéfices
concédés aux conformismes. Il connaîtra peut-être
la solitude, l’incompréhension de son entourage, le manque
de considération, parfois le dénuement matériel ou
la privation de liberté. Mais quelle réalité peut
avoir ce prix à payer pour celui qui est absorbé dans sa
vision et accomplit pas à pas son chemin de destinée ?
NL du 14 octobre 2004 à 22° Balance « Un enfant donne à boire aux oiseaux près d’une fontaine ». Cette image illustre un mode de relations idéales,
où ce qu’il y a de plus essentiel en chacun s’adresse
à ce qu’il y a de plus essentiel en l’autre.
NL du 14 septembre 2004 à 23° Vierge « Un dresseur de fauves fait montre de son adresse et de son courage ». La maîtrise de soi peut s’appliquer
à différents niveaux, selon que le « dresseur »
représente plus particulièrement le mental dont l’objectif
est une ambition quelconque, l’âme qui aspire à l’unité
intérieure, ou l’Etre réel identifié au Tout.
Elle ne peut s’exercer qu’à la condition que la direction
vers laquelle on tend soit clairement définie, et que la nature
des obstacles susceptibles d’être rencontrés (les «
fauves » qu’il nous faut dompter) soit reconnue et comprise.
Enfin, l’image parle de « faire montre de son adresse et de
son courage », ce qui est une condition sine qua non d’une
maîtrise authentique, car tant qu’elle n’a pas subie
l’épreuve du feu de la réalité quotidienne,
toute maîtrise ne serait qu’une vue de l’esprit.
NL du 16 août 2004 à 24° Lion « Absorbé par sa recherche intérieure, un homme médite assis sans aucun souci pour son apparence physique et sa propreté ». Au niveau le plus accompli, ce yogi manifeste un état
de non-identification absolu aux circonstances extérieures, quelles
qu’elles soient. Non-identification ne signifie pas indifférence
ou manque de sensibilité aux autres, bien au contraire ; c’est
le résultat d’un contact permanent, ou évoquable à
volonté, avec une réalité autre qui confère
un juste sens des proportions. Elle n’implique pas non plus l’inaction,
mais bien davantage le non-agir, notion très différente.
Le yogi sait ce qui doit être réalisé et il connaît
sa part de responsabilité, mais il ignore le temps qui sera nécessaire
pour obtenir une réponse appropriée de son environnement
: quelques années, une vie, plusieurs vies ? Cette perception holistique
lui permet de demeurer sereinement établi dans le non espace-temps
et de poser, au sein de l’espace-temps, l’action juste au
moment opportun sans être troublé par l’attente ou
l’espoir d’un résultat.
NL du 17 juillet 2004 à 27° Cancer « Des invités lisent dans la bibliothèque d’une maison luxueuse ». Cette image est intéressante du point de vue spirituel
en tant qu’elle évoque les
NL du 17 juin 2004 à 27° Gémeaux « Un romanichel sort de la forêt où campe sa tribu » Le romanichel incarne un état de
conscience entièrement identifié à la mentalité
du clan auquel il appartient, ce dernier pouvant représenter son
environnement familial ou social, ou n’importe quel groupe idéologique
ou spirituel auquel il adhère aveuglément. Il est aussi
celui de nous tous à chaque fois que nous reproduisons inconsciemment
les postures et les manières de penser du milieu qui nous a conditionnés,
ou que nous sommes, d’une façon tout aussi systématique,
contre cette mentalité dominante. Sortir de la forêt est
un acte d’éveil à notre réalité propre,
c’est commencer à penser par soi-même, à forger
ses propres valeurs, à aller au-delà du «pour»
et du «contre» pour entrer dans l’espace du sens. Mais
c’est aussi le début d’un long processus où
les moments d’éveil alternent constamment avec des retours
dans la forêt de l’inconscience ou des replis frileux dans
des niches sécurisantes régressives.
NL du 19 mai 2004 à 29° Taureau « Deux cordonniers attablés à leur ouvrage ». Le pied contient la totalité des énergies
disponibles, il représente une potentialité qui pour s’actualiser
a besoin d’une chaussure, c’est-à-dire d’une
forme ou d’un instrument qui lui permettra de se manifester dans
le monde. Le cordonnier est l’instance mentale capable de façonner
un tel instrument. Le fait que deux cordonniers soient à l’œuvre
dans cette image peut prendre de nombreuses significations, même
si nous n’envisageons le symbole que sous l’angle de l’intériorité,
étant donné la complexité de l’activité
mentale. Ainsi, lorsque la substance mentale interagit avec la nature
affective, nous sommes pensés par nos sentiments, ce qui aboutit
le plus souvent au senti-qui-ment ; quand elle jouit narcissiquement d’elle-même,
ce sont les mots qui nous pensent et nous enferment dans un intellectualisme
trompeur ; c’est seulement lorsque la substance mentale est capable
de contacter sa propre source que naît le véritable «
penser » qui conduit à la connaissance authentique et à
la sagesse. D’autre part, nos processus mentaux, à quelque
niveau qu’ils se déroulent, ne sont jamais isolés
- sauf à tourner en rond dans des pensées obsessionnelles
- ils sont en résonance permanente avec la substance mentale collective
qui vient les nourrir et les renforcer, pour le meilleur ou le pire. Une
idée géniale n’est jamais l’œuvre d’un
seul penseur, fût-il un ermite dans sa grotte.
NL du 19 avril 2004 à 30° Bélier «Une mare et sa nichée de canards». La mare circonscrit un espace défini au sein de
l’océan de la matière, dans lequel toute la trame
de notre incarnation va se jouer. Dans cette image, elle représente
surtout l’espace apparent, extérieur, qui constitue notre
champ d’expérience ; la nichée de canards symbolise
le double aspect de la psyché qui peut s’identifier au monde
extérieur ou prendre son envol dans l’espace intérieur,
multidimensionnel et infini dans ses potentialités.
NL du 20 mars 2004 à 1° Bélier. «Une naïade émerge de l’océan. Un dauphin l’embrasse ». Une naïade est un déva des eaux ou une nymphe,
dont la signification est associée à la naissance de l’esprit
héroïque ; le dauphin, bien connu pour son dévouement
à l’homme, en incarne l’aboutissement, il est porteur
d’un autre type de conscience dont l’essence est compréhension
aimante ou amour compassion.
NL du 20 février 2004 à 2° Poissons « un écureuil fuyant les chasseurs ». Cette image met en scène le processus de développement
de la conscience (l’écureuil) et ce qui cherche à
le contrarier (les chasseurs). Deux forces antinomiques, éternellement
présentes dans le cosmos ainsi qu’en chacun de nous, et pourtant
enfants du même Esprit, participant de la même dynamique.
Aucun mouvement évolutif ne serait possible si la conscience ne
rencontrait ni résistance, ni opposition. Chacun a besoin d’un
"adversaire" à sa mesure auquel se frictionner, car c’est
dans cette friction que la force intérieure se démultiplie
et s’enrichit de qualités nouvelles. L’adversaire peut
prendre de multiples visages, mais quelle que soit sa nature, il constitue
toujours un défi à relever, une réponse juste à
donner face au danger d’une régression possible. La seule
protection efficace réside dans le courage de demeurer en adéquation
avec son dessein de vie, sans céder à aucun appel des sirènes.
Mais reconnaître à temps le « chasseur » représente
souvent la plus grande difficulté, car il ne se présente
pas toujours sous une forme clairement identifiable (suscitant en nous
une réaction reconnue comme indésirable), il peut nous prendre
en traître sous l’apparence d’un visage ami, qui cependant
active en nous une énergie déviée (non reconnue comme
telle) qu’il serait essentiel de transmuter. Il peut aussi surgir
dans l'intimité de notre vie intérieure, sans qu’aucune
circonstance extérieure ne l’ait suscité, aimantant
nos pensées et nos émotions vers des chemins douteux.
NL du 21 janvier 2004 à 2° Verseau “ un orage soudain" Symbole traditionnel d’une «
intervention divine », donc d’un moment de destinée,
l’orage contient deux aspects du feu, l’un constructeur, porteur
de facteurs d’illumination et d’incarnation à tous
les niveaux, l’autre destructeur, opérant en tant qu’agent
de purification. Dans sa première acception, il libère d’une
tension, d’une accumulation d’énergie générée
par l’effort soutenu vers la réalisation d’un objectif.
Il ouvre un espace de « respiration » au sein d’une
tension créatrice où les choses se clarifient, s’apaisent,
se concrétisent enfin. Sous son aspect destructeur, le feu brûle
toutes les scories des conceptions erronées que l’esprit
humain ne peut s’empêcher d’échafauder tandis
qu’il s’efforce vers l’accomplissement de son dessein.
Rien ne se passe jamais exactement comme on l’avait imaginé,
il reste, heureusement, l’impondérable qui est la signature
de l’Esprit. Tout comme la Maison-Dieu,
seizième arcane du Tarot, ce symbole ne devient négatif
que si l’on reste crispé sur ses positions, ses convictions,
ses attachements à la forme. Il met à l’épreuve
à la fois la solidité de notre assise intérieure
et notre mobilité, les deux étant nécessaires pour
répondre aux défis de l’imprévu.
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