La  Nouvelle Lune du mois

 


année 2008


Interprétation du degré Sabian de la NL

Dans le cycle de la lunaison, la Nouvelle Lune correspond à un moment d’ensemencement dans lequel une idée, un archétype, un principe cherche à prendre forme.
Les degrés monomères, qui correspondent approximativement au parcours journalier du Soleil dans la bande du zodiaque, sont également les récepteurs symboliques d’une « idée » et de nombreux  clairvoyants ont cherché à percevoir l’ « empreinte idéelle » particulière de chacun des 360° parcourus par le Soleil. Ainsi, il existe de nombreuses interprétations des degrés monomères qui sont fonction de la sensibilité et de la culture du médium.
Nous nous appuierons ici sur les symboles Sabian (l’image perçue par le médium) commentés par Dane Rudhyar (éd. Librairie de Médicis), en tentant de dégager l’aspect pratique de la psychologie ésotérique, c’est-à-dire d’une psychologie qui inclut les dimensions de l’âme.

 

NL des années précédentes
2003 - 2004- 2005 - 2006 - 2007
————————

 

NL du 27 décembre 2008 à 7° Capricorne

« Inspiré par le divin, un prophète voilé délivre son message. »

A chaque période de stagnation/régression dans le développement de la conscience, à chaque fois que le sens est perdu, apparaissent des hommes de vision capables d’insuffler une dynamique nouvelle et d’induire une réorientation de la pensée et de l’activité humaine dans la direction souhaitée. Tout besoin réel finit par appeler une réponse, telle est la loi de l’Esprit, mais la forme que prendra cette réponse ne sera jamais qu’une adaptation de vérités éternelles aux représentations en cours dans le présent.

Que l’inspiration prophétique s’exprime pour le plus grand nombre et devienne fondatrice d’un courant religieux, ou qu’elle soit destinée à une minorité susceptible de faire progresser le rapprochement Esprit/matière en eux-mêmes, elle est toujours le résultat d’un travail de groupe. Particulièrement au sein de l’agitation mondiale actuelle, il n’est pas aisé de créer les conditions d’isolement psychique qui permettent d’entendre la voix du silence. Seul un groupe parfaitement intégré, c’est-à-dire harmonisé et unifié, est en mesure de générer un canal de communication stable qui permettra une descente d’inspiration enregistrée par le ou les membres les plus sensitifs. A mesure que l’heure de l’action approche, les individus récepteurs ressentent un vif besoin de se retirer du monde, achevant ainsi de mettre en place les conditions préparatoires à la transmission. Avant la reconnaissance de son message, le « prophète » est doublement voilé : pour son environnement ordinaire il est un homme ou une femme tout à fait ordinaire, mais aussi dans sa propre perception de lui-même il est rarement conscient de tout le potentiel qui est en lui, car celui-ci ne se dévoile qu’en fonction des nécessités.

En temps de crise intense, lorsque l’humanité même est mise en danger, les porteurs de lumière sont d’une nécessité vitale. Ils œuvrent dans tous les domaines, dans un premier temps plus spécifiquement dans la sphère laïque, jetant un éclairage nouveau sur les problèmes économiques, politiques, sociologiques, psychologiques, scientifiques, et reliant toutes ces connaissances compartimentées dans un penser global. Ce seront sur ces fondations que devront s’appuyer ceux qui auront la charge de porter la vision un peu plus loin.

 

NL du 27 novembre 2008 à 6° Sagittaire

« Une partie de cricket. »

Les équipes de cricket sont formées de onze joueurs, nombre traditionnellement associé au pouvoir qui naît de l’alliance de la connaissance et de la maîtrise de soi. Traditionnellement, ce pouvoir peut être utilisé à des fins de « magie blanche », c’est-à-dire au service de l’Esprit, ou de « magie noire », centrée sur la matière, chacun de ces groupes se livrant une rude compétition pour étendre son influence sur la sphère planétaire.

En termes psychologiques, « matière » signifie la vie physique, émotionnelle et mentale de la personnalité, qui est naturellement consacrée à la satisfaction des désirs égoïste ; par « esprit » on entend toutes les dimensions de la conscience qui transcendent la personnalité. La psychologie a mis fin à cette différenciation duelle en reconnaissant que nous sommes à la fois ombre et lumière, désir égoïste et aspiration à des valeurs supérieures. Ce progrès dans la connaissance de l’homme a cependant eu pour conséquence une régression : au lieu de concevoir l’intégration corps-esprit comme les Anciens, c’est-à-dire comme le résultat d’un travail précis sur tous les aspects de la personnalité afin de l’aligner sur les dimensions supérieures, aujourd’hui nous nous contentons de nous accepter tels que nos sommes, confondant cette première étape nécessaire sur la voie de l’intégration avec le but. Ce déni de la dualité « blanc /noir » chez la majorité des personnes intelligentes nous a conduits dans le royaume du « gris », dans le confort moite de la tiédeur où nous pouvons être assurés que rien de transcendant ne se passera jamais, car dans cet entre-deux c’est la matière  qui en réalité nous retient dans son étau.

Sur la scène mondiale, dans tous les domaines d’activité, y compris religieux, les deux orientations antinomiques s’expriment : l’une pourrait être qualifiée d’humaniste car elle est centrée sur l’homme et son développement, à la fois en tant qu’individu et en tant qu’humanité-une, l’autre défend le schéma archaïque de domination d’un petit nombre qui s’attribue tous les privilèges en niant l’homme. Liberté contre toute forme de coercition, souci du bien commun contre esprit partisan, la liste est logue des prises de position qui se combattent et recherchent notre adhésion. Choisissons notre camp et luttons pour ses valeurs, dans tous les aspects de notre vie.

 

 

NL du 28 octobre 2008 à 6° Scorpion

« La ruée vers l’or et la migration qu’elle entraîne. »

Périodiquement, affleurent dans l’inconscient collectif des objets de désir qui rencontrent une adhésion collective et suscitent un déplacement de la mobilisation psychique. Toutes les énergies se focalisent sur les nouveaux centres d’intérêts et délaissent d’anciens territoires, qui se délitent par manque d’attention. Ainsi l’or, qui symbolise notre désir le plus vital à un moment donné de notre évolution, peut prendre des colorations multiples selon le plan de conscience interpellé.

Aujourd’hui, nous vivons les prémices d’une remise en cause à l’échelle mondiale de cette expression de l’or la plus dénaturée, la plus séparée de sa source spirituelle qu’est l’avidité sans fin de biens matériels. D’aucun parleraient de derniers coups de boutoir à l’âge du Kali Yuga, qui dans la philosophie indienne désigne ce cycle sombre durant lequel l’humanité a globalement tourné le dos à la dimension subjective ou subtile de la vie, pour se concentrer exclusivement sur les apparences extérieures. Ce cycle, nous dit la tradition, sera de loin le plus court de tous les cycles de polarisation de la conscience que l’humanité ait traversé jusqu’ici, car l’âme comprend très vite que l’identification à des facteurs extérieurs ne peut conduire qu’à un appauvrissement intérieur et à la perte de soi. Nous voici donc à un point charnière où, aidée par les circonstances, l’énergie psychique peut opérer une réorientation. Mais c’est aussi une période de tous les dangers, dans le sens où l’avidité conjuguée à la panique de ceux qui restent arcboutés sur le désir matériel peut conduire à des actes destructeurs non maîtrisables. Nous sommes sur le fil du rasoir, et chaque unité de conscience est précieuse afin de permettre l’émergence d’une masse critique qui fera pencher la balance du côté d’un renouveau spirituel.

Influencés par la vision matérialiste dominante, profondément séparatiste, nous n’avons pas assez conscience de la trame subtile planétaire formée par l’ensemble des émotions et pensées de l’humanité, trame essentiellement constituée d’émotions égoïstes et de pensées sans véritable teneur. Nous n’avons pas assez conscience du pouvoir de purification et de recréation des véritables Penseurs, de tous ceux capables de se laisser penser par l’âme. Pensons avec clarté.

 

NL du 26 septembre 2008 à 7° Balance

« Une fermière donne à manger à ses poussins tout en les protégeant des faucons. »

Nous retrouvons ici le principe qui veut que tout dans le cosmos repose sur l’interdépendance, et que le plus évolué a la charge et la responsabilité d’emmener dans son sillon ce qui est destiné à le rejoindre. De même que l’acte de donner à manger peut prendre de nombreuses formes, les « faucons » qui cherchent à détruire l’œuvre peuvent revêtir de nombreux visages, des plus hideux aux plus séduisants.

L’éveil et le développement de la conscience vont de pair avec une descente de pouvoir qui exerce un impact sur autrui et dans l’environnement. Dès que ce pouvoir existe, même dans une faible mesure, il nous appartient de l’utiliser afin de stimuler ou vitaliser le pouvoir latent d’éveil dans toutes les formes de vie que nous contactons. C’est pourquoi toutes les traditions spirituelles invitent les novices à développer le sens du service. Mais très vite le débutant découvre que ses bonnes intentions ne sont pas suffisantes et que souvent ils conduisent à l’opposé de ce qu’il recherchait. Donner à chacun selon les besoins de son âme exige une haute capacité de discernement qui se développe graduellement, au prix de nombreux échecs. Comment protéger ceux que nous cherchons à aider de toutes les manifestations possibles des « faucons » est un défi qui ne se présente que très tard sur le Sentier, car il exige déjà de notre part la capacité à nous protéger nous-mêmes, ou plus justement celle d’être devenu transparents à leurs flèches. Mais exercer une volonté sans discernement dans ce sens serait encore plus dévastateur, car les « faucons » ont une fonction précise et précieuse dans le processus d’évolution, celle d’être le miroir de nos propres imperfections ignorées.

Etre une bonne « fermière » signifie avant tout savoir se tenir fermement dans la lumière de sa propre âme, sans autre but que celui d’être pleinement éveillé. Ainsi libre de toute idée préconçue de ce que devrait être l’action juste, celle-ci jaillira comme une évidence de la sphère de l’âme-une, et portera en elle le pouvoir et la force de s’imposer dans la manifestation extérieure. Car bien souvent la réponse à donner se révèlera à l’opposé de ce qu’aurait souhaité notre moi bien intentionné.

 

NL du 30 août 2008 à 8° Vierge

« Un enfant de cinq ans prend sa première leçon de danse. »

Le nombre cinq renvoie à l’étoile à cinq branches (elle-même associée à la planète Vénus) dont les pointes représentent les cinq sens, synthétisés par le sixième sens du mental qui interprète les différentes perceptions de sorte à pouvoir poser une appréciation, un jugement. Dans la tradition ésotérique, l’étoile à cinq branches est appelée étoile de l’initiation, car c’est la compréhension qui naît d’une juste interprétation des perceptions dans toutes les dimensions de l’Espace qui ouvre de nouvelles portes.

Cinq est aussi le nombre de l’homme accompli, qui a développé la maîtrise sur tous les aspects de la matière (nombre quatre) et stabilisé définitivement sa conscience dans les mondes de la pure Essence. Lorsque l’initié franchit cette étape et devient ce qu’il est convenu d’appeler un maître, il est en réalité comme un enfant à qui s’offrent de nouveaux espaces d’expérimentation. Aucun aspect du monde dense n’exerce plus d’attrait sur lui, mais il doit découvrir comment il peut être utile dans l’œuvre de libération des consciences encore retenues dans son étau. Alors que d’autres horizons s’ouvrent à lui, il doit découvrir comment replonger dans la matière s’en y perdre son intégrité. Il est dans la nature même du cerveau de mimer ce qui entre dans son champ de perception. Cette caractéristique permet à l’initié de ressentir et de comprendre toute la gamme des émotions, mais elle exige aussi de lui une vigilance de chaque instant afin de distinguer ce qui relève de ce mimétisme inconscient et ce qui lui appartient en propre. Libéré de tout désir, l’initié doit veiller à ne pas se laisser prendre dans les filets du désir de l’autre.

La danse symbolise les capacités créatrices qui nous réunifient, elle est à proprement parler un yoga. Quelle que soit l’étape initiatique vers laquelle nous somme aimantés, ou quelle que soit la démonstration que nous somme appelés à effectuer, la réussite repose sur notre capacité à demeurer polarisés sur nos plus hautes possibilités. Veillons à ce que nos réponses aux situations qui se présentent reflètent toujours cette dimension verticale, et restent vierges de tout mimétisme horizontal, conscient ou inconscient.

 

NL du 1 er août 2008 à 10° Lion

« La rosée luit au soleil de l’aube. »

Au bout de chaque nuit d’épreuve, avec la lumière du jour perle la rosée d’une conscience régénérée. Cette alternance de la nuit, dans le sens d’une conscience obscurcie par l’ignorance avec la souffrance qui en découle, et du jour qui illumine l’horizon d’une compréhension nouvelle, est le mode de développement prédominant sur notre planète. Elle nous accompagne à chaque respiration, à l’image du symbole du Tao, dans lequel chaque élément contient en son sein un minuscule point de l’élément opposé, créant ainsi la dynamique de vie.

Dans la période intensément individualiste que nous traversons, la souffrance a mauvaise presse et sa fonction rédemptrice se trouve remisée au placard des vieilleries judéo-chrétiennes. La quête du bonheur à tout prix par la satisfaction compulsive des désirs est devenue quasiment un devoir et constitue la norme. Même la quête spirituelle se doit de revêtir les habits de la quête du bonheur pour être attractive. Bien sûr, vouer un culte à la souffrance et chercher délibérément à la provoquer dans un but de perfectionnement est une démarche tout aussi insensée. La souffrance rédemptrice se présente d’elle-même, comme une main tendue de l’Esprit, dès lors qu’il y a stagnation de la conscience. A tout moment du long périple de la conscience nous pouvons nous complaire dans une situation donnée parce qu’elle est plaisante ou confortable. A tout moment le paysage que nous découvrons peut nous fasciner et nous retenir, ignorants que nous sommes des merveilles qui nous attendent plus loin, pourvu que nous acceptions de nous remettre en route. Parce que les limitations de notre cerveau nous empêchent d’appréhender la totalité du chemin à parcourir, nous ne savons pas accueillir la souffrance avec cette gratitude qui seule nous permettrait de traverser le précipice de la nuit sur les ailes de la joie. Nous dépensons une vaine énergie dans des stratégies d’évitement qui ne peuvent conduire qu’à l’épuisement ou à un mal-être plus profond.

Lorsque la souffrance frappe à notre porte, laissons-la labourer nos terres tourmentées, asséchées ou en friche, laissons-la brasser notre cœur encore et encore, laissons-la aiguiser notre sensibilité jusqu’à ce qu’elle s’ouvre à d’autres perceptions. Jusqu’à ce que suinte dans les brumes de l’aube l’eau de vie d’un jour nouveau.

 

 

NL du 3 juillet 2008 à 12° Cancer

« Une nourrice chinoise s’occupe d’un enfant dont l’aura révèle qu’il est la réincarnation d’un grand maître. »

Voici une scène familière du bouddhisme ou d’autres traditions secrètes de l’Orient, dont la reconnaissance d’une hiérarchie des états de la conscience et de l’accomplissement individuel est inhérente à la culture. L’Occident moderne, enkysté dans une crise d’individualisme exacerbé, reste réfractaire à la notion de hiérarchie en esprit ou hiérarchie spirituelle, au nom d’une conception de l’égalité qui confond l’essence éternelle et le moi temporel.

Où que nous nous situions dans la grande chaîne hiérarchique de la conscience, nous marchons dans les pas de ceux qui nous devancent et avons la responsabilité d’inspirer ceux qui nous suivent. Dans la tradition orientale, un maître est un être qui a parachevé le cycle d’évolution terrestre et qui, avant de se tourner vers d’autres horizons, demeure dans la sphère terrestre pour se consacrer à un service déterminé. Au sein des monastères, il peut jouer le rôle de directeur ou celui d’un humble serviteur selon la nature du travail qu’il a choisi d’accomplir. Dans le passé, les grandes avancées spirituelles s’effectuaient surtout par une dévotion absolue au maître, car le mental n’était pas encore suffisamment développé pour conduire à une véritable autonomie. Aujourd’hui, quel que soit le masque derrière lequel il œuvre, en Orient ou en Occident, un maître recherche avant tout des collaborateurs intelligents qui contribueront à faire avancer son projet. Il manifeste instinctivement, dans sa personnalité, des caractéristiques qui suscitent chez les autres une distance critique juste et qui renvoient chacun à son propre discernement. Cependant, le mode de transmission essentiel, d’âme à âme, demeure fondamentalement le même et toujours il empruntera la voie du cœur.

Tête et cœur, discernement et amour doivent être correctement équilibrés chez tous les collaborateurs pour qu’une relation harmonieuse et fructueuse avec le maître puisse se construire. Cela est beaucoup plus aisé dans les terres plus pures d’Orient, où l’individuation reste relativement préservée de l’individualisme. Mais c’est aussi parce que nous relevons ce défi dans les terres arides d’Occident que nous contribuons à générer une puissante vague de réorientation de la conscience.

 

 

NL du 3 juin 2008 à 14° Gémeaux

« Abolissant l’espace physique et les différences sociales, deux hommes communiquent télépathiquement. »

Bien que l’alliance de la psychologie et des neurosciences ait permis des percées considérables dans le décryptage de l’esprit, la télépathie ou communication directe de conscience à conscience, reste toujours reléguée au domaine du paranormal et de la croyance. Elle s’exerce pourtant le plus naturellement du monde dans toutes le connexions que nous établissons, consciemment ou inconsciemment, avec notre environnement objectif ou subjectif.

Le fondement de la télépathie est contenu dans son étymologie : têle en grec signifie à distance et pathos, émotion. Pour que n’importe quelle forme de télépathie puisse s’établir, un lien émotionnel doit exister au préalable, non pas une passion qui trouble, embrouille et enferme, mais un intérêt sensible, ouvert et sans jugement. C’est l’esprit intensément séparateur du moi qui en réalité ferme toutes les portes des perceptions subtiles. Une mère qui est en empathie avec son enfant perçoit instinctivement sa détresse, quelle que soit la distance physique qui les sépare. Tout intérêt réel pour une autre personne, à condition qu’il soit libéré de l’écran parasite de la projection, peut nous mettre aisément en contact avec ses sentiments. Lorsque nous sommes en interrogation sensible sur les problèmes du monde, nous enregistrons sans le savoir les pensées les plus construites qui flottent dans le réservoir mental de l’humanité. Un être qui est touché par un animal ou une plante ressent ses besoins, et lorsque notre regard se tourne vers les étoiles, qu’est d’autre le frisson qui nous parcourt qu’une réponse fugace de l’Esprit ?

La sensitivité télépathique ne peut être le fruit d’une technique ou de l’exercice de la volonté, elle se déploie naturellement, parallèlement à l’expansion de la conscience. Les plus belles possibilités se manifestent avec l’ouverture du cœur, car c’est la fonction même du cœur que de nous relier à toute forme ou toute source de vie. Au milieu du bruit assourdissant de l’agitation du monde, alors que la pensée peut devenir confuse, le cristal du cœur ne cesse d’enregistrer le moindre appel.

 

NL du 5 mai 2008 à 16° Taureau

« Un vieux professeur incapable d’intéresser ses élèves à l’enseignement traditionnel. »

Il pourrait être question ici d’un conflit de génération, si ce concept n’était lui-même sujet à caution, essentiellement parce qu’il repose sur une double illusion : du point de vue de la conscience il n’existe pas de jeunes et de vieux, tous les états de conscience peuvent coexister au sein d’une même classe d’âge ; du point de vue de la temporalité il n’y a pas continuum passé-présent-futur, pas de développement linéaire qui passerait de l’un à l’autre, mais plutôt intrication spiralée, où passé, présent, futur demeurent en résonance permanente.

Si l’on étend ce symbole à la sphère planétaire, il évoque la crise civilisationnelle actuelle, dans laquelle le modèle matérialiste occidental cherche à s’imposer partout dans le monde, en restant délibérément sourd à la richesse humaine et culturelle des sociétés traditionnelles. C’est l’ensemble du patrimoine spirituel de l’humanité qui peine à se transmettre, à être entendu par des mentalités avides de réussite et de jouissances matérielles. Partout, l’avoir semble vouloir prendre le pas sur l’être. Cette régression, induite par le développement des sciences physiques et des techniques, est parallèlement porteuse d’un progrès avec la promesse d’une amélioration considérable des conditions physiques de l’humanité. Mais elle est peut-être aussi le prix à payer pour permettre l’émergence d’une avancée capitale : le goût de l’investigation scientifique dans tous les domaines constitue véritablement la clé qui unifiera l’esprit et la matière, et conduira à une conscience spirituelle éclairée, fondée sur la connaissance et non uniquement sur le sentiment.

Développement et crise sont des notions interdépendantes, tout mouvement en avant créé une instabilité qui conduit à une crise, tout surgissement d’une situation de crise appelle une réponse puissante qui constitue un progrès. Notre planète connaît cette alternance à un rythme de plus en plus effréné. Est-ce suffisant pour ouvrir une brèche dans l’autisme des egos qui ont pour seul horizon la gloire et les paillettes ? Quel tremblement de « terre », quel séisme matériel doit encore secouer l’humanité afin que s’esquisse un premier tremblement de l’être ?

 

 

NL du 6 avril 2008 à 17° Bélier

« Deux vielles filles assises dignement en silence. »

Cette qualification péjorative d’un état de célibat, ou de refus de relations sexuelles, trahit un préjugé qui prend ses racines dans l’instinct de survie de l’espèce, et se recouvre d’une bienséance morale quand il est valorisé par la religion et la culture : le destin premier de la femme est de s’unir à l’homme dans le but de la procréation. Ce préjugé est aujourd’hui voilé par des considérations plus idéales, voire romantiques, mais c’est toujours lui qui condamne sans appel toute voie individuelle qui s’en écarte.

Les « vieilles filles » sont deux. Lorsque deux êtres sont en relation, quelle que soit la nature de cette dernière, il y a création de conscience et lorsque cette conscience s’intériorise, comme le suggère par ailleurs l’image, son champ d’expérimentation peut être aussi vaste que l’univers. Une voie individuelle peut inclure, et inclut souvent, les dimensions biologiques et socioculturelles ordinaires de la vie, mais si pour des raisons qui appartiennent au mystère de l’être essentiel le choix est autre, il n’implique ni la frustration ni la tristesse que peut lui prêter un regard extérieur. Qui connaît les joies de la créativité mentale, dans n’importe quel domaine d’investigation, sait qu’elle n’a rien à envier à d’autres types de satisfactions. En matière de sexualité, nous sommes encore conditionnés par la mouvement de libération qui a pris son essor en 68 ; celui-ci valorise à l’excès ce que la période précédente condamnait à l’excès. Nous sommes encore loin de la voie du milieu et d’une véritable compréhension de cette énergie divine qui nous anime. Reconnaître notre ignorance et notre conditionnement est sans doute le premier pas vers une attitude véritablement ouverte, seule capable de nous conduire à la connaissance.

Avec l’énergie psychique qui s’intériorise et se verticalise, commence l’aventure de notre propre re-création. Dans les derniers stades de cette aventure, si nous nous sentons appelés par le « célibat », sachons démontrer qu’il n’est en aucune façon un obstacle à notre plénitude d’être et à notre capacité de rayonner l’amour. Peut-être cette démonstration doit-elle être faite pour ancrer définitivement une qualité d’autonomie qui nous rendra à jamais libre.

 

NL du 7 mars 2008 à 18° Poissons

« Sous un chapiteau immense, les habitants d’un village assistent à un spectacle extraordinaire. »

Nous pourrions extrapoler cette image au « village planétaire », tous les regards tournés vers l’immensité de l’Espace, témoins subjugués de la descente d’une nouvelle dispensation, d’un nouvel attouchement du Verbe. Quelle que soit la forme que prendra le prochain message christique, il s’exprimera à travers une mise en scène soigneusement orchestrée dans les coulisses, et revêtue d’une intensité émotionnelle dans son expression afin de toucher le cœur du plus grand nombre.

Parfaitement conscients de leur implication ou non, les acteurs de ce spectacle peu ordinaire sont en place, disséminés un peu partout sur l’ensemble de la scène mondiale, chacun se tenant prêt à jouer sa partition le moment venu. Bien que tout ait été préparé en coulisses, la prestation fournie reposera largement sur l’improvisation, guidée par le sens de l’adaptabilité intelligente à toute forme d’imprévu. Sa qualité dépendra avant tout de la pureté des canaux disponibles, mais ni l’habileté de l’expression ni le succès rencontré ne peuvent garantir l’authenticité de la source. Que subsiste le moindre rhizome d’ambition personnelle ou de besoin de reconnaissance, et le tableau tout entier s’en trouve dévoyé. Ainsi, les faux prophètes côtoieront les vrais messagers, et le semblable ira au semblable. Cependant, l’Esprit sollicitera les uns et les autres pour répondre au besoin criant de notre temps : que faire pour éviter que l’égotisme et l’individualisme des personnes, groupes et nations ne s’enlisent dans des comportements destructeurs pour la planète, que faire pour que ce passage obligé du processus d’Individuation s’oriente dès à présent vers l’étape suivante d’une conscience collective responsable.

Ce degré peut aussi nous laisser rêveur quant aux possibilités qu’il laisse entrevoir dans la relation verticale des acteurs au cosmos. L’extraordinaire peut nous surprendre de bien des manières. Tant que le temps d’une action collective n’est pas venu, nous pouvons nous sentir presque inutiles, occupés aux tâches ordinaires du monde, sans talent particulier. Mais que sonne l’heure et des dons profondément enfouis, dont nous n’avons aucune idée, peuvent être libérés par Celui à qui notre cœur les dédira. Tenons-nous prêts.

 

 

NL du 7 février 2008 à 18° Verseau

« Les motivations secrètes d’une personne sont dévoilées publiquement. »

L’Air du Verseau unifie les consciences et les met en rapport sensible propice à la télépathie mentale. Nous savons beaucoup plus de choses les uns des autres, dans notre réalité globale, que ce que peut saisir notre conscience de veille. Cette réalité subjective se traduit sur le plan objectif par une rapidité croissante de la diffusion des informations partout sur la planète, et parallèlement, par une exigence plus grande de transparence et de vérité dans tous les domaines d’activité.

L’Ere du Verseau, dans laquelle nous entrons pour un cycle d’environ deux mille ans, amènera la lumière de la conscience jusque dans les zones les plus obscures de la terre. Ce qui demeurait jusqu’ici dans l’ombre émergera à la lumière du jour, comme en témoignent déjà quotidiennement les médias, même s’ils ne pointent que la facette la plus superficielle et la plus dérisoire de l’expérience humaine. Ce mouvement ascendant vers la transparence prend toute sa signification dans le processus d’individuation, où il a avant tout valeur d’exemple et de pouvoir de contagion. Celui qui exprime le Soi, même dans une faible mesure, jusque dans tous les détails de la vie est une source inestimable d’inspiration et de stimulation pour les autres. C’est pourquoi les « transmetteurs » d’aujourd’hui n’hésitent pas à amener sur la place publique ce qui hier encore était convenu d’appartenir au domaine de la sphère privée. Cette initiative demande cependant beaucoup de courage, car elle met en présence deux forces antagonistes : la créativité de l’Esprit heurte les préjugés et le souci de conformisme, l’appel du futur déconcerte ce qui reste crispé sur le passé.

Si nous sommes en situation de construire un pont entre les deux mondes par notre entière implication dans des circonstances qui les interpellent, ne regardons pas dans la direction de ce qui doit mourir, n’allons pas à la rencontre de ce qui résiste pour l’aider à effectuer le passage, car c’est nous qui y perdrions nos forces. Au contraire, prenons appui sur nos motivations profondes pour maintenir le cap sur le futur, et laissons notre « dévoilement » accomplir son inexorable œuvre de contagion.

 

 

NL du 8 janvier 2008 à 18° Capricorne

« L’Union Jack flotte sur un navire de guerre britannique. »

Ce symbole de guerre n’oppose pas un égoïsme à un autre, il témoigne d’une puissance protectrice au service du bien commun, d’une force d’inspiration et de dissuasion arborant l’étendard des valeurs directrices de la communauté, pour ne devenir force d’intervention qu’en cas d’absolue nécessité. Il représente avant tout une Instance qui veille, qui sur le plan spirituel est incarnée par la Fraternité invisible des êtres réalisés.

Il n’est pas nécessaire d’être conscient de l’existence immatérielle d’une telle Fraternité pour être reliée à elle et bénéficier de sa protection. Beaucoup d’hommes et de femmes oeuvrent dans le monde sous son inspiration, simplement concentrés sur leur tâche. Ce qui permet la connexion est un état d’esprit authentiquement tourné vers le bien de l’ensemble. Un ego fort, mû par un inévitable orgueil, est naturellement réfractaire à toute forme d’assistance ou de soutien, car pour se rassurer sur sa toute-puissance il a besoin de croire qu’il peut tout assumer seul. Son esprit est séparatif par nature. Le sens de l’interdépendance de tout ce qui vit et respire ne s’acquiert que lorsque l’ego commence à se dissoudre dans le Soi. Avec lui se développe un juste sens des proportions, une claire conscience de ses priorités, de ses forces et de ses faiblesses, de ce que l’on est en mesure de donner et où il est plus sage de savoir recevoir. Un coeur éveillé, dégagé des sophismes de l’intellect, perçoit intuitivement sa place au sein du Tout, il donne en fonction des besoins qu’il rencontre et sait accueillir le don de l’autre en une incessante respiration rythmique, alignée sur les pulsations du cœur cosmique. Encore immergé dans le monde, il appartient déjà à la Fraternité.

En temps de guerre, et c’est bien à un état de guerre que nous renvoie le chaos de la situation mondiale actuelle, chacun est amené à choisir son camp. Allons nous nourrir une forme quelconque d’égoïsme et de lâcheté, ou mettre toutes nos forces du côté du service du bien commun, là où précisément il nous appelle ? Ne soyons pas tièdes lorsque la voie se clarifie sous nos pas, avec audace jetons par-dessus bord nos peurs et nos complaisances, nos vaines spéculations sur des difficultés imaginaires. Pour l’amour de ce qui doit être accompli.