La  Nouvelle Lune du mois

 


année 2007


Interprétation du degré Sabian de la NL

Dans le cycle de la lunaison, la Nouvelle Lune correspond à un moment d’ensemencement dans lequel une idée, un archétype, un principe cherche à prendre forme.
Les degrés monomères, qui correspondent approximativement au parcours journalier du Soleil dans la bande du zodiaque, sont également les récepteurs symboliques d’une « idée » et de nombreux  clairvoyants ont cherché à percevoir l’ « empreinte idéelle » particulière de chacun des 360° parcourus par le Soleil. Ainsi, il existe de nombreuses interprétations des degrés monomères qui sont fonction de la sensibilité et de la culture du médium.
Nous nous appuierons ici sur les symboles Sabian (l’image perçue par le médium) commentés par Dane Rudhyar (éd. Librairie de Médicis), en tentant de dégager l’aspect pratique de la psychologie ésotérique, c’est-à-dire d’une psychologie qui inclut les dimensions de l’âme.

 

NL des années précédentes
2003 - 2004- 2005 - 2006
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NL du 9 décembre 2007 à 18° Sagittaire

« Des enfants jouent sur une plage, un chapeau de paille sur la tête. »

Ici l’âme s’engage avec une certaine légèreté sur les plages de l’expérience humaine, elle évolue selon un rythme naturel (ou sur la base d’acquis antérieurs), un « chapeau de paille » protégeant le centre ou chakra coronal de tout influx trop puissant émanant de l’Esprit. Même s’il ne s’agit pas à proprement parler de vacances, ce cycle n’est pas marqué par une succession relativement rapide d’évènements qui nécessiteraient des ajustements majeurs, mais se déroulent souterrainement dans une lente et imperceptible croissance.

Lorsque le centre coronal reçoit directement l’influx des plus hautes sources, le rythme des progrès intérieurs s’accroît considérablement, et l’âme peut engranger en une seule vie le fruit de l’effort de nombreuses incarnations. Cette accélération comporte toutefois un risque : les rayons du soleil stimulent indifféremment l’éclosion d’une rose ou d’une mauvaise herbe, de même les caractéristiques indésirables de notre nature peuvent redoubler de vigueur et nous conduire à une régression importante. C’est pourquoi, même au sein d’un cycle d’accélération puissamment initiatique, des plages de détente sont nécessaires, pendant lesquelles les « jeux » de la vie se font plus légers et permettent une sereine observation des « châteaux » construits, ainsi que la prise de conscience des réparations ou ajustements à effectuer lors d’une prochaine vague d’efforts.

A mesure que notre jardin intérieur se purifie de ses mauvaises herbes, les châteaux de sable que nous construisons ressemblent de plus en plus à des châteaux de cristal, et les plages de détente à ces instants de grâce où les enfants, dans leur habit de lumière, se font JOIE de leur simple présence.

 

NL du 9 novembre 2007 à 18° Scorpion

« Un chemin dans les bois baigné d’une lumière multicolore. »

Cette image évoque l’accomplissement dans le signe du Scorpion, lorsque toutes les formes d’identification à la matière triple ont été retirées et que le chemin se poursuit dans la claire lumière de l’Esprit. Elle nous parle surtout de la dynamique à l’œuvre dans ce signe, qui génère des crises puissantes avec ses avancées conséquentes.

Dans une pratique régulière et intense de la méditation, l’esprit se fraye littéralement un chemin vers sa Source, créant ainsi le sentier de lumière. Ce sentier n’est autre que nous-même, c’est le processus alchimique qui se déroule en nous au fur et à mesure que les atomes grossiers de nos corps subtils sont remplacés par les purs atomes de l’Esprit. Mais nous avançons également au milieu des bois de nos attachements inconscients à la matière. Lorsqu’une telle zone d’ombre apparaît comme un réel obstacle par son incapacité à se dissoudre naturellement dans la lumière, les circonstances se chargent de l’amener à la conscience, nous précipitant dans une crise qui est une opportunité de dénouement. L’obstacle peut être de nature mentale et se traduire par une forme d’orgueil, il peut être de nature émotionnelle et se jouer sur la polarité de l’attraction-répulsion, ou constituer une identification ignorée à un objet physique. L’important est d’accepter la confrontation lorsqu’elle surgit et d’accueillir la crise.

A quelque étape du sentier que l’on chemine, pour continuer à s’élever il faut savoir s’agenouiller, et toute nouvelle victoire spirituelle implique que l’on dépose ses armes, toutes ses armes. A celui qui, dans le secret de son cœur, a renoncé à tout, tout peut être donné.

 

NL du 11 octobre 2007 à 18° Balance

« Deux prévenus sous les verrous »

Et si l’équilibre fondamental auquel aspirait la Balance, au plus profond de son essentialité, était de se libérer des oscillations incessantes de la loi de cause à effet, ou dit autrement, d’acquérir une telle compréhension de la Loi qu’elle permettrait de ne plus générer de karma. L’Autre, ou les autres en général, constitueraient alors un terrain d’entraînement sur lequel elle s’exercerait à l’art de la juste mesure entre un nécessaire égoïsme et l’altruisme, entre affirmation de soi et souci de l’autre.

Ainsi, mettre « deux prévenus sous les verrous » reviendrait à mettre un terme à la production de karma dans une relation déterminée. Aucune morale ni aucun modèle de conduite ne peut nous être d’un secours dans une telle entreprise, qui repose entièrement sur l’intuition et l’instantanéité, ainsi que sur une subtile compréhension de la voie du milieu. Ne rien faire peut être aussi lourd de conséquences que mal faire, ne pas donner assez aussi dévastateur que trop donner. Parler ou se taire, exercer une influence délibérée ou s’en abstenir, aller vers l’autre ou demeurer en retrait, de nombreux choix nous confrontent sans cesse dès que nous entrons en relation, comme autant de causes initiant des effets. Pour qu’un effet ne nous attache pas à l’autre dans le sens où nous devons réparer un déséquilibre dont nous sommes responsables, nous devons répondre à son vrai besoin, à son besoin essentiel, et donc avoir l’intelligence spirituelle pour le percevoir.

Quel sens ma présence a-t-elle pour l’autre, et quel sens a-t-il pour moi ? Quelle histoire commune imprègne nos êtres essentiels ? Que voulons-nous résoudre, que voulons-nous poursuivre, quels nouveaux horizons nous appellent ? C’est dans ce questionnement ouvert, qui ne peut recevoir aucune réponse définitive, que commence l’aventure d’une relation lumineuse, libre de tout « mal ».

 

NL du 11 septembre 2007 à 19° Vierge

«Une compétition de natation. »

Tous les méditants le savent bien, une immersion dans la lumière produit au premier relâchement une recrudescence de l’ombre, entraînant une sensation de malaise proportionnelle à l’intensité de l’exaltation éprouvée. Entre l’objectif recherché et sa réalisation se trouve l’univers aqueux de la nature du désir, avec sa cohorte de peurs, de méconnaissance et d’attachements erronés.

Il n’est jamais aisé de retrouver la lumière lorsqu’on s’est laissé submerger par une vague d’émotions négatives, car ce qui peut sembler n’être qu’une petite vaguelette dissonante émanant de notre propre psyché, aimante rapidement vers elle tous les sentiments de même nature présents dans l’inconscient collectif, et c’est un véritable raz-de-marée qui finit par déferler sur notre esprit. Cette relation de cause à effet est particulièrement insidieuse dans les stades avancés de l’état méditatif, où l’ombre émergente semble si légère qu’elle n’attise pas notre vigilance et nous prend en traître. D’une manière générale, les obstacles sont plus difficiles à identifier à mesure que l’esprit réintègre l’Unité, car ils ne produisent plus les remous qui nous sont familiers, mais ressemblent davantage à un étau qui nous enserre sournoisement.

Quelque soit le but que nous poursuivons, en nous se livre toujours une compétition entre les caractéristiques de notre psyché qui soutiennent le but et celles qui l’entravent, entre la lumière et l’ombre, entre ce qui nous propulse vers le futur et ce qui nous rattache au passé. Plus encore que sur la puissance de notre détermination et la profondeur de notre engagement, la victoire finale repose sur nos capacités de discernement.

 

NL du 12 août 2007 à 20° Lion

« Des Indiens Zuni célèbrent un rite dédié au Soleil. »

Un rite initiatique sacré rassemble, dans l’idéal, des personnes qui sont individuellement dans une recherche de contact et d’intégration du Soi, avec tout le travail sur soi que cela présuppose. Leur réunion créée un réservoir de force appelante conduisant à une réponse puissante du Soleil-Esprit, qu’une approche uniquement individuelle ne pourrait jamais susciter.

Loin des antiques écoles des Mystères et de leur pâle réflexion qui subsiste ça et là dans le secret de quelques traditions, c’est la vie dans sa totalité qui tient lieu d’école initiatique pour les aspirants d’aujourd’hui, avec ses innombrables défis quotidiens. C’est sous un flot d’informations continues et dans une complexité socioculturelle sans précédent qu’il doit s’efforcer de développer son discernement et d’atteindre à la clarté mentale propre à l’Esprit, c’est dans un maelström de relations interpersonnelles non moins complexe qu’il doit découvrir l’amour solaire et le manifester dans toutes ses réponses à la vie. Lorsqu’un seuil critique a été atteint dans le développement individuel, l’Esprit guide les aspirants les uns vers les autres, afin qu’ensemble le travail se poursuive sur une spirale plus exigeante. Ces groupes se forment selon des affinités précises et des liens puissants forgés sur un temps immémorial, les rapports réciproques se mettent naturellement en place en miroir de ce qu’ils sont sur les plans intérieurs.

N’obéissant qu’aux seules lois de l’Esprit, indifférents aux normes socioculturelles en cours, de tels groupes sont déroutants aux yeux d’un observateur conventionnel, car leur apparente liberté masque totalement les hautes exigences auxquelles ils se soumettent. Quoique visible de tous, l’espace initiatique des postulants modernes demeure caché dans le lieu secret de leur intériorité.

 

NL du 14 juillet 2007 à 22° Cancer

« Une jeune femme guette un voilier à l’horizon. »

Dans le signe du Cancer nous nous trouvons face au mystère de l’intégration, ce processus, toujours inconscient à quelque niveau qu’il se déroule, par lequel les fruits de toutes les formes d’apprentissages s’incorporent dans notre être essentiel et deviennent qualités ou dons qui nous appartiennent à jamais. Dans ce contexte, la jeune fille évoque l’âme-personnalité en attente d’un résultat, d’une réponse tangible de l’Esprit.

Il est humainement normal, lorsque nous tendons tous nos efforts vers un but précis, lorsque nous déposons tous nos désirs personnels sur l’autel du sacrifice, d’espérer un résultat et de nous décourager parfois lorsque celui-ci tarde à se manifester. Travailler uniquement pour l’amour du travail, pour la joie de participer à un dessein qui nous dépasse, est un « don » qui ne se développe que tardivement sur le Sentier. Pourtant, chaque effort consenti nous rapproche un peu plus de cette légèreté d’être, de cette absence totale de souffrance personnelle. Même si aucun « voilier » n’apparaît encore à l’horizon, si notre cerveau reste désespérément incapable d’enregistrer une transformation notoire, l’accomplissement vers lequel nous tendons est en marche.

Ainsi, confiante dans son devenir et dans le processus invisible qui est à l’œuvre, l’attente de la « jeune fille » ne peut être passivité, seulement action juste inspirée par l’horizon qui se déploie à l’infini. Jusqu’à l’avènement, dans cette vie ou une autre.

 

NL du 15 juin 2007 à 24° Gémeaux

« Des enfant patinent sur l’étang gelé d’un village. »

Cette image évoque la grâce et la légèreté avec la quelle l’enfant-esprit évolue dans l’espace cristallin des éthers supérieurs qui sont sa demeure. Elle nous parle d’une conscience spirituelle stabilisée, dans laquelle l’eau de la nature sensible reflète à jamais la pureté du cristal, ou de la glace.

Avant que ne soit établie la stabilisation dans cet espace de conscience et d’être qui signe la véritable maîtrise spirituelle, nous y accédons par intermittence ou fractionnement, une partie de notre psyché restant en résonance sensible avec les passions humaines. Afin de parfaire la purification de notre nature émotionnelle, il nous faudra boire jusqu’à la lie la coupe de la souffrance inhérente aux passions, en acceptant de nous confronter aux situations qui la mettent en scène. Car ce n’est pas dans l’isolement et dans une orientation exclusivement verticale que se consumeront les derniers obstacles, mais dans le brasier de l’expérience vivante, là où précisément elle se révèlera la plus douloureuse. Notre premier maître sont et restent les circonstances qui affleurent de notre environnement, en tant que manifestations extérieures des demandes expresses du Soi.

Le monde des éthers supérieurs est « froid » du point de vue de la clarté mentale, de l’infaillibilité du discernement, mais il conserve la chaleur inhérente au cœur dont les « enfants » sont naturellement porteurs. Forts de nos aperceptions et de notre foi en ce qui doit advenir, rejoignons les enfants sur leur patinoire, et permettons simplement au feu de glace d’accomplir son œuvre de libération.

 

 

NL du 16 mai 2007 à 26° Taureau

«Un bel hidalgo donne la sérénade à sa bien-aimée. »

Le principe masculin se rapproche, selon un rituel ordonné, du principe féminin, afin que de leur union naisse un troisième terme, la conscience. Cette dynamique, initiatrice du processus de création et moteur de son développement, est également à l’œuvre dans tous les stades du mouvement inverse de retour à la Flamme unique.

Jusqu’alors, lorsque résonnait l’appel de la Flamme, le travail d’unification s’effectuait uniquement dans des lieux retirés, en la présence physique de personnes de même sexe, la polarité complémentaire étant contactée exclusivement dans l’intériorité. Cette situation facilitait le mariage alchimique en cours, mais laissait aussi tout un pan de la nature humaine en jachère, hors de portée des feux de la transmutation. Du point de vue de la Flamme, l’intégration est incomplète. Aujourd’hui, non seulement tout le processus est appelé à se dérouler au sein des circonstances ordinaires de la vie, dans un rapport intérieur-extérieur étroitement mêlé, mais de plus en plus, en ce qui concerne les relations entre les hommes et les femmes, en-dehors du cadre protecteur de normes socioculturelles rigides mais sécurisantes. Aujourd’hui les feux de la transmutation sollicitent ce qu’il y a de plus vulnérable en nous, cette douloureuse mémoire d’une séparation originelle enfouie au plus profond du mystère de notre sexualité. L’intégration qui en résultera sera totalement inédite dans ce cycle cosmique d’effort de rapprochement entre l’esprit et la matière.

Conscients d’être des pionniers sur des sentiers inexplorés, et de la valeur inestimable de notre contribution à l’accomplissement du Tout, entonnons dans la joie notre « sérénade », tel un hymne à la vie dont les notes sacrées s’égrèneront jusqu’aux confins de l’Espace.

 

 

NL du 17 avril 2007 à 28° Bélier

« Un public nombreux conspue l’artiste qui l’a déçu. »

D’un point de vue psychologique, cette image met en relation deux types de conscience fonctionnant sur une fréquence différente : d’une part, une conscience indifférenciée (le public) qui reflète les valeurs dominantes de son époque, d’autre part une conscience individualisée (l’artiste), capable de penser par elle-même et le plus souvent peu en accord avec l’opinion commune.

Pour le public, l’artiste incarne l’idéal à atteindre, sur lequel il va projeter des attentes conformes à la représentation qu’il se fait de cet idéal. Mais si le but de l’artiste est de sensibiliser le public à son art, il le fera sur la base de ce qui l’anime, sans prendre en considération les attentes et les projections. Ainsi, plus la projection du public sera éloignée de la réalité intérieure de l’artiste, plus ce dernier sera amené à décevoir. D’une manière générale, ce degré nous parle de la difficulté de compréhension et de communication qui peut exister entre des niveaux de conscience différents. La tradition mystique nous en donne un exemple lorsqu’elle affirme que peu seraient capables de reconnaître le Christ s’ils le rencontraient, et moins encore ceux qui croiraient tout savoir de lui.

Lorsque nous faisons face à une conscience qui nous dépasse, ne projetons pas sur elle notre conception de ce que devrait être son expression, si au contraire nous nous trouvons dans la position de l’artiste, plutôt que de chercher à démontrer quoi que ce soit, demeurons simplement en résonance avec les besoins du moment. Alors la force de vie s’écoulera harmonieusement dans et par le cœur de chacun, afin que l’Etre grandisse en tous.

 

 

NL du 19 mars 2007 à 29° Poissons

« La lumière déviée par un prisme se réfracte en de multiples couleurs »

Dès lors que nous sommes en mesure de contacter la lumière du Soi, nous sommes appelés à la traduire le plus fidèlement possible dans notre façon d’être au monde et de répondre aux besoins que nous rencontrons. Quel que soit notre degré d’intégration du Soi, nous sommes investis, selon nos possibilités, de la fonction de médiateur entre une Totalité atemporelle, et les multiples réalités du moment dans un cycle donné.

Un médiateur conserve une identité et des caractéristiques qui lui sont propres, à la fois dans sa nature essentielle et dans son mode d’adaptation au milieu dans lequel il doit fonctionner. Ce prisme donnera une couleur distincte à son action et déterminera quelle facette du diamant christique il privilégiera quand il sera confronté à d’inévitables compromis spirituels. Un prisme constitue toujours une limitation, étant donné qu’il n’y a jamais qu’une seule expression valable de la lumière. C’est pourquoi une œuvre de médiation sera toujours plus pertinente et plus efficiente lorsqu’elle s’accomplit dans le cadre d’une dynamique de groupe. Dans un groupe, chacun enrichit le réservoir commun de ses propres perceptions et compréhensions, et de multiples compétences sont disponibles afin d’offrir la réponse la plus adaptée aux besoins qui se présentent. Dans un groupe consacré chacun accepte humblement la place qui est la sienne, parce qu’il sait dans son cœur que cette place est juste et que c’est là qu’il servira au mieux l’ensemble.

Si nous avons le privilège de participer à une telle dynamique, prenons-en soin comme du plus précieux et du plus délicat des biens, de sorte que de nos cœurs unis naisse un jardin de prismes, dont émanera la sublime radiance d’un Arc-en-Ciel.

 

 

NL du 17 février 2007 à 29° Verseau

« Un papillon s’extrayant de sa chrysalide »

Ce symbole nous parle d’un passage, d’une naissance à un autre plan après une gestation que l’on devine longue et complexe. Il signe ces grandes étapes que l’on nomme « initiations », mais aussi les nombreuses mutations intermédiaires qui ponctuent la route de notre accomplissement.

Au sein de la matrice-chrysalide, nous percevons, parfois encore confusément, une direction qui nous appelle et mobilise notre désir dans une quête de réalisation. Cet aspect vertical de la dynamique intra-matricielle nous pousse à chercher un enseignement, une discipline, une pratique capables d’unifier nos énergies et de les tendre, tel un arc bandé, vers le but. Mais il resterait stérile sans le pendant horizontal des défis de la vie relationnelle et des circonstances. La maturation intérieure procède toujours d’une interaction entre une illumination croissante et une réponse de mieux en mieux adaptée aux situations rencontrées. Ces dernières restent sensiblement les mêmes tout au long de notre parcours initiatique, toujours elles ont pour vocation de susciter en nous les renoncements nécessaires permettant une plus pure expression du Soi. Nous apprenons, dès nos premières tentatives d’abdication de l’ego en faveur de ce qui le dépasse, à nous exercer, à nous préparer pour des renoncements majeurs qui produiront l’émergence du « papillon » christique.

Voici un temps où une gestation est arrivée à son terme. Quelle que soit la naissance à laquelle nous nous sommes longuement et ardemment préparés, une ultime poussée, une ultime impulsion est maintenant nécessaire au papillon pour s’extraire définitivement de sa chrysalide.

 

 

 

NL du 19 janvier 2007 à 29° Capricorne

« Une femme lisant dans les feuilles de thé »

Lire dans les feuilles de thé, ou tout autre support, met en jeu la pensée analogique qui établit une correspondance entre le signe ou le symbole identifié, et une réalité intérieure présente dans la psyché du lecteur. Toute forme manifestée étant l’expression d’une existence intérieure, tout ce qui peut être contacté par les cinq sens est susceptible de délivrer une signification, dès lors que nous nous sentons interpellés par une subtile et mystérieuse résonance.

Mais la pensée analogique, qui repose sur l’imagination créatrice, est une pensée à haut risque dans le sens où elle peut trahir facilement la vérité. L’imagination sans intelligence et sans culture, sans intuition surtout, peut mettre en rapport tout et n’importe quoi et conduire à des non-sens désolants, même s’ils sont satisfaisants pour l’intellect. La recherche avide de signification est en elle-même un obstacle à la perception juste et à la compréhension. Lorsque le questionnement est d’ordre individuel, que ce soit dans notre vie diurne ou nocturne, nous évoluons dans un univers collectif et sommes loin d’être personnellement concernés par tout ce que nous rencontrons.

Savoir reconnaître les signes qui révèlent le sens ou le devenir d’une situation, interpréter un support que nous interrogeons à dessein, exige de notre part une grande intégrité. L’impulsion de l’acte interprétatif doit toujours procéder de l’être essentiel pour être fiable. Lorsque l’éveil permanent permet de saisir cette impulsion à tout instant, la vie dans sa totalité devient un livre ouvert qui nous délivre l’information adéquate en fonction du besoin réel. Alors, ni les feuilles de thé, ni aucun autre support ne sont plus nécessaires pour vivre une vie illuminée par la claire lumière du sens.