La  Nouvelle Lune du mois

 


année 2006


Interprétation du degré Sabian de la NL

Dans le cycle de la lunaison, la Nouvelle Lune correspond à un moment d’ensemencement dans lequel une idée, un archétype, un principe cherche à prendre forme.
Les degrés monomères, qui correspondent approximativement au parcours journalier du Soleil dans la bande du zodiaque, sont également les récepteurs symboliques d’une « idée » et de nombreux  clairvoyants ont cherché à percevoir l’ « empreinte idéelle » particulière de chacun des 360° parcourus par le Soleil. Ainsi, il existe de nombreuses interprétations des degrés monomères qui sont fonction de la sensibilité et de la culture du médium.
Nous nous appuierons ici sur les symboles Sabian (l’image perçue par le médium) commentés par Dane Rudhyar (éd. Librairie de Médicis), en tentant de dégager l’aspect pratique de la psychologie ésotérique, c’est-à-dire d’une psychologie qui inclut les dimensions de l’âme.

 

NL des années précédentes
2003 - 2004- 2005
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NL du 20 décembre 2006 à 29° Sagittaire

« Dans une banlieue huppée, un garçon corpulent tond sa pelouse. »

Quelle que soit la direction dans laquelle a été décochée la flèche de la motivation du Sagittaire, ici une réussite sociale et matérielle, il arrive un temps où l’objectif visé est atteint et où l’on pourrait se contenter de faire fructifier l’acquis ou simplement d’en jouir. L’état de corpulence du garçon suggère cependant le danger d’une telle attitude et son anomalie quant à la circulation juste de l’énergie vitale, qui toujours cherche à nous propulser plus loin.

Toute forme d’ambition est, à l’origine, motivée par le désir de l’être essentiel de s’enrichir par l’expérience, toute forme d’ambition est juste tant qu’elle est portée par cette impulsion initiale. Ce n’est que lorsque l’ego s’empare du désir essentiel et le détourne à son profit, que l’ambition légitime se transforme en avidité sans fin et nous rend sourd à tout autre appel. Le danger de se complaire dans une situation de succès est tout aussi prégnant lorsque l’aventure se poursuit dans un espace plus spécifiquement spirituel. Chaque plan de conscience ou d’être, conquis de haute lutte, chaque accomplissement nous apparaît comme une récompense méritée dont nous aimerions nous délecter aussi longtemps que possible. Car un nouvel objectif exigera que l’on fasse le deuil de ce qui déjà appartient au passé et doit simplement être intégré comme tel. Le Sentier est et reste un chemin, pas une pelouse à tondre.

Les situations de confort peuvent prendre de nombreuses formes, mais toutes portent en elles le germe de l’immobilisme. Parfois il devient nécessaire de prendre des mesures radicales pour remettre en mouvement une dynamique vitale. Mais le plus souvent, il suffit de rester à l’écoute de ce diffus sentiment d’insatisfaction divine, qui sourd de notre cœur comme un éternel appel de l’Etoile.

 

 

NL du 20 novembre 2006 à 29° Scorpion

« Une indienne implore le chef de sa tribu d’épargner la vie de ses enfants »

L’aspiration ardente à la réalisation de Soi produit, dans le signe du Scorpion, une résurgence des obstacles intérieurs. Ces énergies déviées cristallisées dans l’ego, que l’on appelle défauts, sont symbolisées dans ce degré par les enfants. L’âme, l’instance intermédiaire qui observe (l’indienne), consciente à la fois des obstacles et du but, invoque la puissance du Soi (le chef de tribu) pour que s’effectue la réorientation ou la rédemption nécessaire des énergies dénaturées.

Nous retrouvons ici l’idée que le but n’est pas de tuer l’ego, mais de synchroniser sa qualité vibratoire sur celle du Soi, par la puissance rédemptrice de l’amour. L’amour prend d’abord un visage féminin, avec sa capacité d’accueil inconditionnel et de protection. L’âme ne peut condamner cette part d’elle-même qui est le résidu d’un passé non résolu, auquel s’offre une nouvelle opportunité. Elle se tourne vers le chef-père, porteur du dessein, dont l’amour est exigeant et souvent sans concessions, mais qui a le pouvoir de consumer, par son feu purificateur, toutes les scories. L’amour mère est bienveillance et compréhension, l’amour père impulse l’enfant à l’action héroïque du dépassement de ses limitations, et lui applique son pouvoir salvateur. Tous deux sont également nécessaires à l’accomplissement.

Ce scénario archétypique se joue en chacun de nous dans tout processus de transformation. Parfois, lorsque l’enfant est encore trop rebelle et refuse le lâcher-prise libérateur, il se met en scène à travers des circonstances extérieures, où l’autre endosse alors le rôle du père-mère. Quoi qu’il en soit, c’est toujours le pouvoir rédempteur de l’amour qui est à l’œuvre.

 

 

NL du 22 octobre 2006 à 29° Balance

« Le gigantesque et éternel effort du genre humain pour parvenir à un savoir transmissible de génération en génération »

D’un point de vue universel, la Balance est en résonance avec cette sphère d’activité divine, à mi-chemin entre Esprit et matière, où s’élaborent les intentions dynamiques destinées à mettre en œuvre le dessein solaire, en fonction des possibilités de l’humanité dans un temps donné. Ce réservoir de la somme des connaissances immédiatement disponibles ne devient cependant accessible que par une aspiration et un effort déterminés, uniquement mental en ce qui concerne beaucoup de domaines de recherche, mais qui engage tout l’être lorsque l’objectif est d’ordre philosophique.

Dès que nous nous engageons dans un chemin de connaissance et de transformation de soi, nous participons de fait à ce gigantesque effort et bénéficions du travail acharné à la fois de tous ceux qui nous ont précédés, et de tous ceux qui sont en marche dans le présent. Lorsque survient la grâce d’une plus grande lumière, celle-ci n’est jamais le fruit de notre seul effort, de même, ce que reçoit chaque « goutte d’eau » se transmet immédiatement à tout l’océan. L’interdépendance ou la fraternité n’est pas un idéal à atteindre, mais une réalité dont il s’agit de devenir conscient.

Lorsque ce sens d’interdépendance a pris racine en nous comme une évidence, et que chaque cellule de notre être vibre aux possibilités imminentes, il peut arriver que nous devenions une lentille réfléchissante, focalisant le flot de lumière affleurant. Seulement une lentille.

 

 

NL du 22 septembre 2006 à 30° Vierge

« Absorbée par sa tâche, une personne reste sourde à toute sollicitation. »

L’appel vers la réalisation de Soi s’exerce toujours dans une double direction, fondée sur la loi selon laquelle tout accomplissement intérieur doit être restitué dans le don de soi. Inversement, le don de soi, parce qu’il induit une direction juste, favorise l’accomplissement intérieur. Ainsi, dans le signe de la Vierge, nous atteignons notre but en apprenant à servir l’âme une, le plus souvent à travers une compétence particulière et un champ d’action défini.

Ce degré suppose que nous ayons clairement identifié la nature de notre « tâche » dans sa double dynamique, et que nous soyons en mesure de distinguer ce qui est de son ressort de ce qui s’en écarte. Cependant, une œuvre de vie nous apparaît avant tout comme une direction, dont nous pouvons appréhender les contours, mais jamais embrasser toute la manifestation. Elle se dévoile pas à pas, dans le surgissement des événements et des choix qui nous confrontent, elle se vit parfois comme un enfantement douloureux quand l’horizon du devenir reste brumeux et que le discernement ne va pas de soi. La vie nous met sans cesse en situation d’exercer notre entendement et met à l’épreuve la pureté de nos motivations, ainsi que notre détermination à ne pas nous laisser détourner de ce qui nous habite.

La reconnaissance de ce qui appartient à l’oeuvre de vie est avant tout une question d’intuition, c’est une connaissance directe du cœur qui n’a que faire de toute la panoplie des arguments dits « raisonnables ». Le cœur obéit à ses lois propres, lui seul peut avoir sans risque toutes les audaces car il connaît le caractère inéluctable du chemin.

 

 

NL du 23 août 2006 à 1° Vierge

« Un portrait dont les traits essentiels sont soulignés avec art. »

Dans la substance-énergie de la Vierge est imprimé en filigrane le modèle idéal de l’Homme, l’Adam-Eve originel. L’aspect Eve, le désir de connaissance et d’expérience de la nature mentale de l’âme, est responsable de la double dynamique de l’involution (descente dans la matière) et de l’évolution (retour vers l’Esprit). C’est cet aspect qui, dans ce signe, nous pousse inlassablement dans une spirale de perfectionnement jusqu’à ce que nos corps, notre matière, reflète fidèlement la nature accomplie de l’Archétype.

Dans ce degré, nous ne sommes pas en présence de l’essence vivante de l’idéal mais d’une image intérieure, du « portrait » que s’en fait notre psyché à un moment donné de son évolution, et dont les « traits essentiels » résonnent comme autant d’appels vers ce qui doit être accompli. Les capacités de remises en question et d’ajustements incessants inhérents à la sensibilité à ces appels, ont aussi leurs revers dans une tendance au perfectionnisme qui, en réalité, trahit le but. L’idée de ce qui doit être réalisé supplante alors l’intuition, qui est toujours surgissement dans l’instant. L’image intérieure demeure un guide fiable tant qu’elle reste vivifiée par sa source, elle nous égare dès que le moi s’en accapare.

Paradoxalement, si nous voulons incarner au plus près l’idéal, c’est-à-dire exprimer le fruit de notre travail intérieur à travers les multiples sollicitations du quotidien, il nous faut accepter l’imperfection dans le détail et nous laisser surprendre par ce qui nous traverse, sans porter de jugement. Il peut arriver que nous servions au mieux notre intégrité en acceptant d’être totalement ridicule dans une situation. C’est dans ce lâcher-prise quant à la perfection dans la forme que nous serons véritablement en adéquation au but, et exprimerons avec art nos « traits essentiels ».

 

 

NL du 25 juillet 2006 à 3° Lion

« Une femme entre deux âges, ses longs cheveux tombant sur un T-shirt recouvrant ses seins nus ».

Ce symbole met en relation la crise de l’entre deux âges ou chacun, consciemment ou non, choisit par un positionnement intérieur la manière dont il va se projeter dans le futur, et les nouvelles valeurs du Verseau qui mettent l’accent sur le développement de l’individu et son interdépendance avec l’environnement planétaire. Il est inconcevable pour le groupe d’âmes qui portent ces valeurs en elles, d’envisager, tant qu’il sont présents sur terre, une fin à leur développement personnel et à leur implication dans l’amélioration des conditions de la vie, et c’est tout aussi naturellement qu’elles cherchent les solutions qui permettront à leur véhicule physique de préserver leur intégrité psychique. C’est le contraire du « jeunisme » des esprits superficiels qui s’attachent à préserver une apparence, parce que c’est dans l’air du temps.

Le Lion est le signe de notre essence divine, du véritable Enfant intérieur, qui ne peut être contacté et plus encore intégré qu’au prix d’une grande sagesse. L’Enfant ne se prend jamais au sérieux, dans le sens où il ne s’implique pas dans un processus d’historicisation propre au moi, il connaît la relativité de toute expérience car il sait qu’elle n’est jamais qu’un scénario actualisé parmi une multitude de scénarios possibles. Aussi vit-il l’instant présent dans toute sa plénitude, paré de tous les possibles. L’Enfant est disponible à la vie, sans préméditation et sans attente, sans mémoire et sans modèles, ses réponses sont toujours l’expression d’un jaillissement spontané.

Lorsque ces qualités, présentes en nous, ont l’opportunité de s’exprimer parce que l’autre les porte également en lui, alors, quelque soit l’âge de nos véhicules, nous connaîtrons la joie et la beauté de l’éternelle jeunesse de l’Esprit.

 

 

NL du 25 juin 2006 à 4° Cancer

« Un chat joue avec une souris ».

Dans le signe du Cancer, l’imagination s’approprie les multiples impressions émanant des mondes intérieur et extérieur, pour en faire une représentation unifiante fondatrice d’un sens du « moi ». Si pour le bouddhisme le moi ou l’ego n’existe pas, c’est dans le sens où il n’est rien d’autre qu’une représentation, une projection insaisissable et fluctuante, que nous nous efforçons sans cesse de cristalliser en une forme stable capable de nous définir et de nous donner assise et pouvoir. Le moi est à la fois une illusion nécessaire au processus d’incarnation du Soi, et demeure un intermédiaire incontournable entre les circonstances extérieures et le Soi.

Toute nouvelle expérience sollicitera ainsi notre pouvoir de représentation, fondé sur la nature réceptrice et créatrice de l’imagination, afin de s’assimiler à la conscience. Dans ce contexte, l’image du chat et de la souris illustre le jeu d’évitement entre la part de conscience unifiée au Soi et celle du moi. Car quelque soit notre degré d’intégration du Soi, le moi reste en résonance avec les modes de penser et de ressentir propres à la culture qui l’a conditionné, le moi peut à tout moment s’emparer de l’essence de l’expérience et la déformer.

Cette lunaison nous invite à observer en soi les jeux du chat et de la souris, afin de repérer comment nous nous laissons piéger par nos complaisances, ou par des peurs qui paralysent notre action. Alors trouverons-nous peut-être en nous l’impulsion irrépressible d’une puissante intention spirituelle qui saura canaliser notre sensibilité, et mettra définitivement un terme à une inutile déperdition d’énergie.

 

 

NL du 27 mai 2006 à 6° Gémeaux

« Des ouvriers sur un forage pétrolier ».

La Nature met généreusement à la disposition de l’homme des ressources qui lui permettent de mettre en mouvement la dynamique de son évolution. L’usage massif du pétrole a soutenu et accompagné le développement de l’individualisme, de l’égocentrisme national et individuel. Aujourd’hui, nous prenons massivement conscience que cette énergie n’est pas inépuisable, de même, nous sommes de plus en plus nombreux à comprendre que l’élan qui nous porte à nous préoccuper exclusivement de nos propres intérêts ne peut être qu’une étape dans la construction de soi.

Ce symbole évoque aussi une loi qui sous-tend toute l’évolution de la conscience : la nécessité d’un labeur incessant afin d’accéder aux richesses intérieures, qu’elles relèvent du domaine de la connaissance ou de l’être. A quelque niveau de conscience que nous nous trouvons, nous devons sans cesse mettre toutes nos ressources en œuvre pour laisser affleurer plus de lumière, ou devenir un peu plus ce que nous sommes. Nous pouvons certes fonctionner un temps sur nos acquis, mais imperceptiblement un mouvement régressif s’amorce qui, s’il perdure, conduit inexorablement à l’assèchement de la source.

Tout travail est source de joie en ce qu’il nous élève au-dessus de la torpeur propre à l’inertie, tout travail trouve sa récompense dans une énergie renouvelée. Mais parfois il peut nous sembler ingrat ou vain, lorsque le résultat espéré se fait attendre, lorsque nous avons foré et foré encore et que le sol reste désespérément sec. Rappelons-nous alors que nous n’oeuvrons jamais pour nous-mêmes, l’or noir que nous pouvons extraire des couches profondes de l’esprit-matière ne peut être que celui que la Nature a décidé de mettre à la disposition de l’homme. En d’autres termes, un individu ou un groupe ne peut recevoir que ce qui est destiné à l’humanité dans son ensemble.

 

 

NL du 27 avril 2006 à 8° Taureau

« Un traîneau sur une pente vierge de neige ».

Voici venu le temps de concrétiser notre vision, de lancer, sur la piste de l’intention pure (la pente neigeuse), le traîneau d’une personnalité parfaitement ciselée par le conducteur invisible, dans la perspective de ce dessein.

L’image indique que la pente neigeuse est vierge, aucun sillon n’y a laissé sa marque, il n’existe nul modèle auquel se référer. Ce projet que nous sommes appelés à matérialiser est totalement inédit et repose entièrement sur nos capacités créatrices. Etre créatif dans l’action ne signifie pas imposer notre vision aux circonstances, comme le sculpteur façonnerait son matériau, il s’agit plutôt d’accueillir les circonstances comme elles se présentent, en tant qu’indicateurs du dessein, et d’y laisser couler la puissance transformatrice de notre intention.

Cependant, il est impossible de se confronter à la matière sans en éprouver tout le poids de son conditionnement. Les situations que nous rencontrons portent en elles la mémoire des réponses du passé, et nous menacent à tout instant de nous détourner de notre intention initiale. Anticiper ces difficultés et nous y préparer nous sera de peu d’utilité, seule une vigilance de chaque instant nous permettra de déceler l’amorce d’une déviance en nous. Notre seule arme sera une lucidité indéfectible.

Le succès nous est assuré tant que nous ne nous écartons pas de la pente vierge de notre intention spirituelle, et ne succombons pas au versant matérialiste du signe du Taureau : le désir, qui naît de la séparation et du manque. Le succès est assuré tant que nous ne nous séparons pas en nous-mêmes.

 

 

NL du 29 mars 2006 à 9° Bélier

« Une boule de cristal ».

Voici un symbole d’accomplissement, au sens où il concilie en une harmonie parfaite deux dynamiques qui constituent le moteur de l’évolution de la conscience : se séparer pour affirmer sa différence (la densité de la sphère), s’unir à tout ce qui est autre afin de s’enrichir de son contenu (la transparence).

Ces dynamiques opèrent d’abord au niveau psychologique dans un mouvement d’alternance souvent douloureux, car tantôt nous sommes tellement ouverts aux autres que nous en perdons notre identité, tantôt nous érigeons un moi-forteresse qui ne laisse plus entrer aucun souffle de vie. C’est pourtant dans la tension nécessaire d’une recherche incessante d’équilibre entre les deux polarités que fleurit la rose de la conscience de soi. Sur une volute supérieure de la spirale de l’évolution, les mêmes dynamiques sont à l’œuvre qui nous propulsent tantôt sur les cimes éblouissantes de la communion avec le Tout, tantôt vers des abîmes de séparation et de solitude. Nous n’avons pas conscience de l’alchimie qui est à l’œuvre au sein de notre « sphère de cristal » en formation, comment dans la souffrance de l’isolement apparent, ce qui a été contacté dans la transparence s’intègre et se densifie en nous pour former le noyau indestructible d’une puissante conscience de Soi.

Au sein d’un groupe, cette réalisation individuelle est aussi une condition pour une réelle intégration de groupe, car elle permet à tous les membres de s’unir aux autres sur tous les plans, sans que cette fusion devienne synonyme de confusion. Les êtres de cristal sont « un » en eux en étant « un » avec l’autre, et demeurent à jamais « un » avec le Tout.

 

 

NL du 28 février 2006 à 10° Poissons

« Un aviateur poursuit son voyage parmi des nuages étendant leur ombre sur le sol ».

Evoluant entre ciel et terre, et pleinement conscient de la nature des deux polarités, l’aviateur symbolise la fonction du médiateur, « dans le monde, mais pas de ce monde ». Capable de ressentir en lui toute la gamme des sentiments et des besoins humains (l’ombre), il puise dans le monde des Idées ou de l’Amour pur (les nuages) la réponse la plus adaptée à la situation qu’il rencontre.

Tout médiateur est responsable, en groupe, d’un ajustement entre les deux pôles dans un secteur déterminé, mais avant tout, il doit démontrer cette concordance dans sa propre vie, en se libérant du conditionnement qu’il a volontairement absorbé dans une première partie de la vie. Sous l’angle de l’intégration de groupe, il s’agit surtout de se libérer des modèles habituels d’expression de l’amour humain, en acceptant d’être simplement un contenant vide de toute attente et de tout besoin, grand ouvert au « nuage » prêt à déverser son eau fécondante. Les relations justes ne peuvent s’enfermer dans aucun concept, on ne peut s’en faire aucune idée préétablie, elles sont le fruit d’une expérience vivante qui se construit jour après jour. Elles sont le résultat de notre beauté intérieure.

« On ne peut mettre du vin nouveau dans de vieilles outres » est une assertion qui peut aisément se vérifier dans l’expérience. Lorsque l’Amour pur contacte dans sa descente en manifestation un ancien conditionnement, l’aura se recouvre d’un voile glauque qui obère peu à peu toute lumière. L’aviateur perd le contrôle de son véhicule. Mais, sans s’affoler, il lui suffit alors de faire appel à la volonté de reprendre de l’altitude pour que tout rentre dans l’ordre. Et que le plus magnifique des voyages se poursuive.

 

 

NL du 29 janvier 2006 à 10° Verseau

« Une idole populaire se rend compte qu’elle ne correspond pas à l’idéal qu’elle a pendant un temps incarné ».

Signe de la spiritualisation de la matière, le Verseau est aussi celui de la manifestation progressive de ces groupes qui, de par leur double appartenance, incarnent le rapprochement de l’Esprit (les mondes immatériels de l’humanité transfigurée) et de la matière (les plans physique, émotionnel et mental). Tous les membres de ces groupes sont attirés les uns vers les autres par de très anciens liens karmiques. Un petit nombre appartient déjà au pôle de l’Esprit et constitue le cœur du groupe. D’autres s’efforcent d’avancer dans cette direction et se trouvent à diverses étapes de conscience sur le sentier qui relie les deux pôles.

Au cours de cette avancée, les crises illustrées par ce degré sont inévitables et nécessaires. La personnalité (l’idole populaire) a besoin de s’identifier à l’idéal perçu pour progresser. Mais les progrès les plus décisifs s’accomplissent dans ces moments de lucidité ou chacun se perçoit tel qu’il est réellement, ici et maintenant, avec sa part de lumière certes, mais aussi ce qui en lui constitue encore une part de matière non spiritualisée. On ne peut fermement poser le prochain pas en avant sans être pleinement conscient de ses forces et de ses faiblesses. Parfois, il s’agit aussi de reconnaître que l’on n’est pas encore prêt pour ce pas, et de poursuivre avec foi son chemin de perfectionnement.

L’approche vers le cœur du groupe repose sur la véritable humilité qui confère lucidité et un juste sens des proportions. La porte s’ouvrira à celui qui sait frapper dans un esprit de don de soi. Pour celui qui est prêt à marcher hors des sentiers battus des relations ordinaires, le chemin se révèlera aisément.

Voici un temps de crise où l’on est intensément confronté à soi-même, où, sans aucune aide extérieure, il s’agit de percevoir si l’on est prêt à répondre à l’appel de l’Etoile.