La Nouvelle Lune du mois
Dans le cycle de la lunaison, la Nouvelle Lune
correspond à un moment d’ensemencement dans lequel une idée,
un archétype, un principe cherche à prendre forme.
NL
des années précédentes
NL du 31 décembre 2005 à 10° Capricorne « Un albatros mange dans la main d’un marin ». L’albatros, oiseau des mers majestueux en vol mais si malhabile retenu à terre, évoque l’eau vive de l’Esprit, tandis que le marin symbolise le moi rompu à l’exercice du contrôle des émotions. Cette communion intime de l’homme et de l’Esprit rappelle ces récits venus d’Orient où des villageois apeurés par l’approche d’animaux sauvages faisaient appel à un sâdhu pour les protéger. Le sage ne se concentrait pas sur l’apparence de l’animal, ni n’était en contact avec les émotions de peur que cette apparence pouvait susciter, il restait paisiblement aligné sur la divinité intérieure et ainsi entrait en communion avec la divinité intérieure en toute forme de vie. L’eau de la nature émotionnelle (ou plus tard sa correspondance supérieure) préside à toute forme de relation. Elle rend possible la perception de la qualité de ce qui est autre, et établit le courant d’empathie qui conduit à la connaissance directe de l’autre. Non maîtrisée, c’est-à-dire non canalisée dans une direction juste, elle est en résonance avec ces strates de l’inconscient collectif qui véhiculent toutes les peurs et toutes les illusions de l’humanité depuis l’aube des temps. Aussi, lorsque nous entrons en relation, ne nous focalisons pas sur l’apparence que peut offrir l’autre, ni sur l’apparence de la situation. Par-delà la forme et de toute la gamme d’angoisses qu’elle est capable de susciter en nous, demeurons dans la solitude intérieure qui nous aligne sur l’Esprit. Dans cette solitude fondamentale, qui est en réalité union avec le Tout, tous les « miracles » relationnels pourront s’accomplir.
NL du 1er décembre 2005 à 10° Sagittaire « Au théâtre, une jeune actrice aux cheveux d’or incarne une déesse de la chance ». Dans le grand théâtre de la vie, que nous en soyons conscients ou non, nous nous efforçons tous d’incarner le rôle conçu par le dramaturge intérieur qu’est notre Soi. Nous y arrivons avec plus ou moins de bonheur, selon notre sensibilité et notre réceptivité à cette direction intérieure, et notre détermination à surmonter les obstacles. Ici l’actrice aux cheveux d’or, symbole d’une conscience spirituelle développée, est appelée à incarner une déesse de la chance, traditionnellement associée à l’abondance matérielle. Deux concepts qui ont encore une résonance antinomique dans nos esprits, non sans fondement car nous ne pouvons atteindre l’éveil ou la plénitude spirituelle sans nous être d’abord libérés de nos désirs matériels. Ce renoncement juste, que tous les « acteurs aux cheveux d’or » portent dans leur mémoire, constituerait à présent un obstacle pour la manifestation d’une étape suivante dans la progression spirituelle : traduire le plus fidèlement possible, sur le plan concret, la beauté et la richesse de la vie subjective. Ce qui est « en bas » peut et doit devenir comme ce qui est « en haut ». Le degré du mois denier nous parlait de retrouvailles de « vieux camarades ». Quels pourraient être leurs besoins concrets pour pouvoir exprimer pleinement leur vie de relation et de service ? Quels que soient ces besoins, il est prévu qu’ils soient satisfaits, même si dans le présent immédiat rien ne le laisse encore entrevoir. Tout sera donné à ceux qui ont su renoncer à tout, les seules choses qui pourraient faire obstacle à cette loi sont nos propres pensées de restriction et de limitation. Voici venu le temps d’incarner la « déesse de la chance », c’est-à-dire d’attirer par notre disposition intérieure le cadre nécessaire à l’expression de ce que nous sommes. Nous le ferons en nous mettant d’abord en résonance avec tous les possibles, puis en laissant notre imagination créatrice tisser le pont d’or vers la réalisation prédestinée.
NL du 2 novembre 2005 à 10° Scorpion « Un dîner entre amis réunit de vieux camarades ». Cette image nous parle des retrouvailles de « vieilles âmes », unis par ces liens puissants qui naissent d’une aspiration commune et se tissent au fil d’une longue expérience partagée dans toutes les dimensions de l’espace-temps. Elle pourrait suggérer de joyeuses agapes, si elle ne se trouvait dans le signe du Scorpion, signe de la sexualité dans son sens le plus mystérieux et le plus sacré, qui sur le chemin de la réalisation de Soi est un signe d’épreuve. Par sexualité, il faut entendre l’ensemble de l’énergie qui nous anime et par laquelle nous nous relions aux autres. Plus la conscience se développe et s’affine, c’est-à-dire plus le corps éthérique devient le réceptacle du feu de l’Esprit, plus il devient vital de comprendre le juste usage de cette énergie. Car utilisé d’une manière non conforme à sa nature, ce feu brûle le réseau éthérique et détruit le véhicule physique. En termes alchimiques, le vase se brise. Nous sommes rarement attentifs aux vagues d’énergie qui émanent de nous ou qui pénètrent en nous, pourtant nous nous unissons avant tout à l’autre par la qualité de notre énergie dirigée. Pour les « vieux camarades », à fortiori s’ils sont des femmes et des hommes, il s’agit de veiller à demeurer en toute circonstance dans le lieu sacré de la « caverne du cœur ». Alors, quoi que nous fassions extérieurement ou quel que soit l’élan intérieur qui nous porte vers l’autre, tout sera bien. Bien sûr, il peut arriver qu’un courant d’énergie inapproprié nous échappe et renverse le vase, cela reste sans conséquence du moment que nous nous attachons à rétablir rapidement l’harmonie. Ce degré nous invite à dépasser le désir nostalgique de l’autre, propre à la personnalité séparée, pour s’établir dans une présence permanente à soi-même et à l’autre. Alors ce premier « dîner » sera le prélude d’une longue et indéfectible collaboration.
NL du 3 octobre 2005 à 11° Balance « Un professeur lorgne ses élèves par-dessus ses lunettes » L’enseignement, tel qu’il se pratique encore majoritairement dans nos institutions, se focalise sur le savoir à transmettre, sans se préoccuper de l’attente de ceux à qui il est destiné. C’est une usine dont le but est de fabriquer des éléments capables de s’intégrer d’une manière optimale dans le modèle social en vigueur, fondé sur des valeurs matérialistes de sécurité et de profit. Ici, le professeur regarde par-dessus son savoir dans le but de percevoir l’attente ou le besoin réel de ses élèves. Il ne les considère plus comme des objets à modeler, mais comme des individus dont le désir essentiel (dans le sens où il est l’essence de l’homme), conscient ou inconscient, est celui d’évoluer, de s’accomplir à travers sa spécificité. Dans cette perspective, il veillera à fondre son savoir particulier dans ce besoin plus fondamental par le lien du sens, ou encore, il s’appuiera sur le désir essentiel pour rendre sa matière vivante, riche de sens, pleinement participante à la construction de la personnalité en devenir. Pour qu’un enseignement théorique, qui par définition reste extérieur à soi, devienne connaissance, c’est-à-dire un savoir intégré, il faut qu’il soit transmis avec amour. Être dans l’amour signifie « être avec » l’autre, alors la conscience éclairée de l’enseignant s’infuse en quelque sorte dans la conscience réceptive de l’élève, pour donner naissance à la joie d’une authentique compréhension. Ce nouvel art d’enseigner, qui reconnaît le besoin fondamental de l’individu de se réaliser, et donne la priorité à la créativité plutôt qu’à la transmission rigide d’un savoir, est en cours d’expérimentation un peu partout dans le monde, au sein des institutions ou dans des écoles libres. Il forgera l’homme de demain, un individu libre car responsable, inclusif dans ses rapports humains et avec son environnement, conscient de sa valeur et de la valeur de toute forme de vie.
NL du 3 septembre 2005 à 12° Vierge « Après la noce, le jeune marié arrache le voile de son épouse ». La noce se fonde sur un rituel qui confère à l’union de deux êtres un caractère sacré, elle symbolise la communion spontanée de deux cœurs qui se reconnaissent dans la pureté de la lumière intérieure. La noce symbolique a eu lieu sur le plan de l’âme, à présent elle doit s’incarner sur le plan concret où fonctionne la personnalité (la matière, l’élément féminin qui « voile » la nature de l’Esprit) et ce faisant, court le risque de se dénaturer. Dans la tradition soufie, le voile désigne une conscience aveuglée par la passion. La passion attire et concentre la totalité de l’énergie psychique disponible sur un centre d’intérêt unique, ici le désir de l’autre. Elle est séparatrice par essence et destructrice pour la psyché, sauf dans les premiers stades du processus d’individuation où elle peut avoir une fonction intégrative. Le mot « passion » recouvre en réalité de nombreuses formes et niveaux possibles de distorsion de l’énergie psychique, il appartient à chacun de vérifier en lui-même, dans la lumière discriminante de son cœur, où commence pour lui l’impureté. Ce degré évoque une étape de purification nécessaire avant la « consommation » du mariage. Pour ceux qui sont appelés à relever le défi d’une intégration de groupe, arracher le voile signifie se confronter concrètement à l’objet de son désir, progressivement en présence de ses compagnons de groupe, afin de démontrer dans les faits et non seulement dans l’idéal que l’on est capable d’inclure dans son amour tous les membres du groupe. Cela exige de la part de chacun une autonomie psychologique, c’est-à-dire que l’on soit uni en soi-même, de sorte à pouvoir percevoir qu’en réalité il n’existe aucune distance, aucune séparation pour les cœurs unis par un réseau subtil de communication. Voici une étape qui fera appel à toutes les ressources de notre être, mais elle ne sera ni douloureuse ni frustrante pour celui qui sait l’aborder avec la foi, la générosité et l’ouverture d’esprit propres à l’enfant intérieur.
NL du 5 août 2005 à 13° Lion « Un vieux capitaine au long cours se balance devant sa villa sur son fauteuil à bascule ». Tandis qu’il voguait sur les vastes mers de l’expérience humaine, le capitaine (le « je » qui tient le gouvernail) a connu toutes les alternances du mouvement incessant de la vie. Sous des cieux sereins ou dans la tourmente des éléments déchaînés, il s’est éprouvé lui-même en tant que centre au milieu des conditions, à la fois observateur éclairé et acteur des circonstances qu’il traversait. Sa sensibilité a résonné à toutes les sollicitations, mais toujours il a su rester lui-même et maintenir son cap. A présent le fauteuil à bascule a remplacé le navire, le voyage est d’une autre nature mais ne saurait finir, car le repos n’existe pas pour une conscience éveillée (il s’agit d’une « vieille » âme), détachée de ses propres réalisations (la villa). Aujourd’hui le vieux capitaine vibre davantage à la dynamique des opposés polaires liés à la vie subjective. Tantôt, peut-être, extrait-il la quintessence des expériences passées et la transmue-t-il en un surcroît de conscience, tantôt est-il tendu vers un futur dont il pressent les contours et en dessine-t-il les premières arabesques, ou peut-être a-t-il accosté sur les rives de l’éternel présent et en découvre-t-il les paysages… Ce degré nous parle d’une maturation de la conscience, qui ne peut s’élaborer que dans la détente du corps et de l’esprit. Il s’agit de mettre sa sensibilité à l’écoute d’une direction intérieure et d’accompagner, tous les sens en éveil, le fil d’or qui se déroule.
NL du 6 juillet 2005 à 15° Cancer « Dans une somptueuse salle de réception, les invités se détendent après un gigantesque banquet ». Le banquet symbolise un rituel de partage, de communion dans lequel chacun apporte sa qualité d’être et devient ainsi co-créateur d’une abondance qui fera les réjouissances de tous. La salle de réception (l’ensemble des corps subtils des participants) est somptueuse, révélant un travail considérable préalablement accompli et prometteur de la qualité du banquet à venir. Le « Banquet » de Platon illustre très bien ce degré sur le plan mental, qui met en scène sept philosophes discutant autour de l’idée de l’Amour. On peut imaginer que le moment le plus sublime, le plus fécond ne se trouve pas dans l’échange des idées mêmes, aussi riches fussent-elles, mais dans celui de la détente qui suivit, ou chacun, dans une sorte de vacuité intérieure, reçut la grâce d’une compréhension nouvelle. Il ne peut y avoir de détente sans une confiance réciproque qui génère un sentiment de sécurité et une intimité propices à l’abandon juste. Lorsque cette confiance, rare, parvient à s’établir au sein d’un groupe, nous pouvons devenir à la fois témoins et acteurs de l’éclosion des plus délicates fleurs de l’intuition. Dans son sens le plus élevé, intuition signifie connaissance directe de notre propre Etre. Ainsi, nous connaissant nous-mêmes, nous connaîtrons Dieu et l’Univers. Voilà l’abondance ultime promise dans ce degré à ceux qui savent en saisir l’opportunité.
NL du 6 juin 2005 à 17° Gémeaux « Le visage d’un jeune homme robuste prend les traits d’un penseur adulte » Le jeune homme robuste évoque un mental cartésien, analytique et soi-disant rationnel, orienté le plus souvent vers un domaine spécialisé dans lequel il va exceller. Il aime démontrer sa force et aspire à la réussite dans le monde. Lorsqu’il doit prendre position sur un sujet, il le fera sur la base de ses intérêts personnels ou de l’idéologie à laquelle il a décidé d’adhérer. Il manque de vision et se laisse facilement influencer par la peur. C’est le mental de la personnalité qui cherche à s’affirmer. Le penseur adulte embrasse un champ de perception plus vaste et plus inclusif, car il puise son inspiration dans le cœur. C’est le mental de l’âme qui comprend le sens et connaît la direction. Il n’est pas prisonnier d’un idéal mais obéit à la véritable raison qui appréhende toute situation dans sa réalité globale. Il n’avance pas en ligne droite, mais sait prendre les détours nécessaires pour demeurer dans la juste direction, même s’il n’est pas toujours évident de distinguer l’action immédiate la plus opportune. Dans ce temps où l’humanité est confrontée à des choix cruciaux pour son avenir, il faut espérer que nous serons nombreux à permettre au « jeune homme robuste » en nous de muer en penseur adulte. Pour cela, ne nous lassons pas de réfléchir, d’approfondir notre connaissance et notre compréhension, de chercher le sens par-delà les apparences, sans jamais nous crisper sur des « relatives certitudes » et aller, l’esprit ouvert, à la rencontre de l’intuition.
NL du 8 mai 2005 à 18° Taureau « Une femme secoue un vieux sac par la fenêtre de sa chambre ». Le « vieux sac », ce sont nos corps subtils qui demandent à être purifiés avant de pouvoir recueillir les impressions émanant des niveaux supérieurs de la conscience. Pendant longtemps, notre effort consiste à le délester de tous nos attachements et désirs erronés (qui sont contraires à la nature de l’âme), de nos préjugés et autres idées préconçues, de notre ambition spirituelle finalement. Dans la mesure où nous savons l’évoquer, notre feu intérieur consume lentement toutes nos scories, notre « sac » se vide de tout son contenu obsolète, jusqu’à devenir semblable à une enveloppe cristalline capable de réfléchir fidèlement la lumière et la beauté des mondes supérieurs. Cependant, aucun accomplissement n’est définitivement acquis. Nos corps subtils gardent l’empreinte du contenu émotionnel et mental qu’ils ont porté, et il est toujours possible de redonner vie à ce contenu par l’orientation de nos pensées. Ils se chargent également sans cesse des poussières provenant de nos nombreux contacts avec l’environnement. Ce degré nous invite à devenir observateur de notre aura, à exercer à son encontre une sorte d’attention seconde permanente, et à prendre les mesures nécessaires à chaque fois que l’on constate la perte d’un état de transparence et de fluidité. Vigilance très opportune en cette période de Wésak dans laquelle nous sommes encore immergés.
NL du 8 avril 2005 à 20° Bélier. « Une jeune fille nourrissant des oiseaux pendant l’hiver ». L’amour (une jeune fille) pourvoit toujours au
besoin de l’esprit (l’oiseau), dans l’hiver de l’incarnation.
Mais sommes-nous capables de discerner cette loi à l’œuvre
alors que des événements douloureux secouent sans cesse
la planète ?
NL du 10 mars 2005 à 20° Poissons « Une table dressée pour le dîner ». Au terme d’un cycle d’efforts, on peut s’attendre
à une rétribution méritée, qui constitue en
même temps une nourriture nécessaire pour affronter un nouveau
jour, un nouveau cycle. Cependant, si l’image indique que les convives
sont attendus, ils n’ont pas encore pris place autour de la table.
Ils sont certes « appelés », mais seront-ils pour autant
« élus » ?
NL du 8 février 2005 à 21° Verseau « En proie au chagrin et à la désillusion, une femme fait face courageusement au vide de son existence ». Nous voici dans une situation de crise liée aux
relations interpersonnelles, lorsque les masques de nos projections ou
de nos aveuglements tombent soudainement et nous confrontent à
une réalité douloureuse, parce que non conforme à
nos attentes ou apparemment dénuée de sens.
NL du 10 janvier 2005 à 21° Capricorne « Une course de relais ». Cette image évoque spontanément l’esprit
de compétition qui est à l’œuvre dans tous les
domaines de l’activité humaine lorsque la motivation repose
avant tout sur l’intérêt porté à soi-même,
ou par extension à son groupe d’appartenance.
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