La  Nouvelle Lune du mois

 


année 2009 - 2010


Interprétation du degré Sabian de la NL

Dans le cycle de la lunaison, la Nouvelle Lune correspond à un moment d’ensemencement dans lequel une idée, un archétype, un principe cherche à prendre forme.
Les degrés monomères, qui correspondent approximativement au parcours journalier du Soleil dans la bande du zodiaque, sont également les récepteurs symboliques d’une « idée » et de nombreux  clairvoyants ont cherché à percevoir l’ « empreinte idéelle » particulière de chacun des 360° parcourus par le Soleil. Ainsi, il existe de nombreuses interprétations des degrés monomères qui sont fonction de la sensibilité et de la culture du médium.
Nous nous appuierons ici sur les symboles Sabian (l’image perçue par le médium) commentés par Dane Rudhyar (éd. Librairie de Médicis), en tentant de dégager l’aspect pratique de la psychologie ésotérique, c’est-à-dire d’une psychologie qui inclut les dimensions de l’âme.

 

NL des années précédentes
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Pour les messages perso : en cas de silence anormal, voir la « méditation du moment », si le texte se termine par *****le message se trouvera en fin de texte de la première « méditation » (bonjour…)

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NL du 12 juin 2010 à 22° Gémeaux

« Des couples dansent lors d’une fête des moissons »

Le signe des Gémeaux gouverne toutes les formes de dyades et la dynamique qui consiste à les relier, tandis que le couple symbolise aussi bien l’union entre deux personnalités (toi et moi) que l’union de la personnalité et de l’âme (moi et Soi). Le « mariage » entre deux personnalités n’inclut pas forcément la dimension de l’âme, bien qu’il puisse en favoriser l’accès, mais le « mariage mystique » réalisé chez une personne évoque automatiquement le Soi chez toute personne réceptive contactée. Le rapport réciproque entre les divers pôles produit inévitablement un résultat, une concrétisation.

Toute relation représente à la fois une grâce et un travail. Une rencontre qui nous touche profondément, quelle que soit la polarité par laquelle elle se manifeste (homme/femme, maître/disciple, etc.) est d’abord un surgissement de la grâce, parce que l’espace étriqué de la conscience ordinaire s’ouvre brutalement sur l’Infini. C’est une immersion de la conscience du moi dans le Soi, dans la mesure des possibilités de chacun. Ensuite il s’agit d’intégrer, autant que faire se peut, cet élargissement de l’espace intérieur dans la conscience ordinaire afin de vivre la relation sur une octave supérieure. Par exemple, dans la relation homme/femme expérimentée au niveau de la personnalité uniquement, l’état dit « amoureux » signifie une première et relativement brève irruption du monde de l’âme par le canal de la sensibilité, elle indique une direction, une possibilité. Mais pour que la relation devienne satisfaisante et épanouissante dans la durée, chacun est obligé de faire un travail en conscience sur lui-même et sur la relation, afin d’empêcher les tentacules du « moi » de se refermer sur lui et de recréer un mur de séparation à la fois horizontal (de personnalité à personnalité) et vertical (de la personnalité au Soi).

Ce défi relationnel devient un véritable travail d’orfèvre lorsqu’il concerne des personnalités unies au Soi, et un travail herculéen s’il implique un groupe ainsi polarisé. Un groupe de « disciples » récapitule, sur le plan de la personnalité, toute la gamme des possibilités et des difficultés relationnelles humaines, avant de réussir à les transcender. Le problème le plus épineux, celui de la nature émotionnelle/sexuelle, doit être confronté et réglé intérieurement avant que le groupe puisse se réunir constructivement sur le plan physique. Le moment du rassemblement est une « moisson », car pour beaucoup se libérer de la passion aura représenté un travail ardu, ayant conduit à bien des détours avant qu’une relation équilibrée et sereine puisse s’établir entre les pôles masculin et féminin.

Une période de moissons est le résultat manifesté d’une période antérieure d’efforts, qui dépasse souvent le cadre d’une incarnation particulière. C’est aussi un point de départ, un nouveau commencement où la flèche de l’effort se tend vers l’horizon d’objectifs différents.

 

NL du 14 mai 2010 à 24° Taureau

« Un guerrier peau-rouge, des scalps pendus à sa ceinture, monte fièrement en selle. »

Cette image guerrière, véhiculée par un peuple pour qui les mondes invisibles sont une réalité centrale, prend une signification particulière dans le signe du Taureau, dont la dimension spirituelle évoque les vastes champs de la substance-matière qu’il nous faut reconquérir pour devenir ce que nous sommes. Il s’agit ici d’une guerre contre nos ennemis intérieurs, afin de nous réapproprier les « terres sacrées » qui nous appartiennent depuis l’origine des temps.

Pour un Amérindien, comme pour d’autres peuples animistes, prélever le scalp d’un ennemi n’est pas seulement une manifestation de victoire mais signifie surtout qu’il s’approprie l’énergie vitale du vaincu. Ainsi, plus il possède de scalps, plus il s’est enrichi en énergie et plus grande est sa puissance. Il en est de même dans la conquête du Soi, lorsque nous « scalpons » une parcelle de la substance dénaturée par l’expérience sur le plan physique, et la réintroduisons dans le flux circulatoire divin. Mais si, sur le plan horizontal, la victoire dépend essentiellement de la ruse et de l’agilité du guerrier, dans la verticalité notre arme la plus précieuse est la capacité de reconnaître ou d’identifier l’ennemi. Sans ce discernement, soit nous perdons notre énergie en guerroyant contre des caractéristiques de notre nature que nous croyons indésirables, et qui sont en réalité sans incidence sur la réalisation de Soi, soit nous sommes terrassés par un ennemi puissant sans même que nous nous en rendions compte. C’est ici que la qualité première du signe du Taureau, dans sa manifestation spirituelle, vient à notre secours : la capacité de voir avec clarté, de distinguer la nature des parties en conflit et de les confronter à la lumière de la conscience globale. Car si c’est toujours la lumière qui finit par terrasser l’ennemi, il ne peut s’agir de la seule conscience cérébrale. La partie se joue largement dans ces dimensions de notre être qui sont hors du champ de saisie du cerveau, et si nous pouvions « voir » sur tous les plans où fonctionne notre Etre, nous serions sans doute surpris de l’envergure du champ de bataille.

Redonner leur dimension sacrée à nos « terres intérieures » ne peut être un objectif séparé de l’effort collectif de l’humanité, ni de la planète Terre qui nous porte. Ce n’est pas sans raison que la quête de Soi, qui, sous de multiples visages interpelle un nombre croissant d’individus, va de pair avec une prise de conscience de l’importance de la biosphère et de l’écologie qui en découle. Le défi qui se présente à nous englobe tous les aspects de la Nature, et chaque victoire individuelle ou collective est une victoire du Tout.

 

 

NL du 14 avril 2010 à 25° Bélier

« La possibilité pour la conscience de chevaucher deux plans de l’existence »

Ce degré évoque l’aboutissement du Sentier, lorsque l’Esprit et la Matière ont été réunifiés par la conscience et que celle-ci peut se déplacer à volonté sur tous les plans de l’existence. C’est aussi la vision qui s’offre à l’aspirant s’engageant sur le sentier, et reste inscrite dans sa mémoire inconsciente telle une lumière diffuse mais inextinguible, justifiant tous ses futurs efforts. Qu’il s’agisse de l’alpha ou de l’oméga du voyage, les pôles Esprit/matière sont séparés ou unifiés par l’intervention du mental, ou volonté intelligente.

Le premier arrachement conscient de la matière triple a lieu lorsque nous cessons durant quelques instants de nous identifier à nos sensations ainsi qu’au déroulement de nos pensées, pour en être simplement l’observateur. Nous réalisons alors que nous pouvons avoir une action sur le flux de nos pensées et qu’en modifiant son orientation nous modifions la qualité de nos émotions. A mesure que l’habitude de prendre la position de l’observateur se développe, nous percevons que cet atome de conscience que nous sommes en essence a son existence indépendamment de notre corps et qu’il demeure même lorsque le corps disparaît. Plus tard nous découvrons que chaque cellule de la matière qui nous constitue est potentiellement cet atome de conscience, et que l’apparente masse de particules agrégées que nous identifions comme étant notre corps pourrait aussi bien se dilater jusqu’à prendre la dimension d’une planète, ou se réduire à la taille d’un grain de sable. Alors seulement nous pouvons affirmer, parce que nous l’avons vérifié dans le brasier de l’expérience intérieure, qu’il n’y a pas de dualité Esprit/matière et que tout est un. Beaucoup d’aspirants qui ont enregistré la vision clament haut et fort qu’il n’y a pas de dualité, confondant ainsi promesse et réalisation. Ils éprouvent un début de sentiment d’unité sur le plan astral (plan des émotions et des désirs et par conséquent de tous les mirages), et émerveillés par ces sensations de bien-être, sont persuadés d’avoir touché les royaumes de l’Esprit. C’est au contraire en acceptant de connaître pleinement chaque pôle, donc d’éprouver l’inconfort ou la douleur des clivages, qu’il devient possible au mental de les unifier.

L’expérience de l’unité n’est jamais quelque chose de définitivement acquis. Dans l’incarnation, l’attraction de la « matière » est puissante et constitue une ligne de moindre résistance qu’il faut sans cesse combattre par une concentration juste. L’orientation correcte du mental, sa « tension  détendue » vers le Tout se maintient aisément dans un environnement favorable, mais beaucoup plus difficilement dans un milieu hostile. Si le rapport de forces devenait trop défavorable, les plus belles possibilités pourraient ne rester que des possibilités.

 

NL du 15 mars 2010 à 26 ° Poissons

« Contemplant le mince croissant de lune au crépuscule, chacun comprend que l’heure est venue de mener à bien ses projets. »

Le lever et le coucher du soleil reflètent, dans sa forme la plus dense, une activité rythmique de la vie de notre Logos planétaire. La lune symbolise la sensibilité grâce à laquelle nous pouvons nous accorder au dessein du Logos, et joue également un rôle dans le déclenchement des événements. Toute action significative, qui a une répercussion sur l’un ou l’autre des véhicules de l’Homme (l’humanité prise comme un tout) s’inscrit dans ce dessein.

D’un point de vue subjectif, l’humanité est une zone ou un centre d’énergie dans le corps du Logos, en relation avec les centres supra-humains et sub-humains qui ont leur existence au sein du corps logoïque. Notre Logos est lui-même un centre dans le corps du Logos Solaire, relié à d’autres Logos planétaires, à toutes les vies qui composent son corps et aux grandes Vies qui le dépassent. Ainsi, sur notre croûte terrestre, plan de la plus grande concrétion dans l’Océan cosmique, nous sommes tout au bout d’une longue et complexe chaîne d’interrelations et d’influences réciproques. Notre cerveau ne nous permet pas de concevoir les effets de notre activité dans toutes les strates de l’Espace, ni d’appréhender l’ensemble des Sources qui nous poussent à l’activité. Nous ne pouvons pas comprendre pourquoi il est important d’agir à tel moment donné, pas avant, ni après. Ce sont un ensemble de signes, un ensemble de circonstances qui nous indiquent le plus sûrement que le temps est venu. Il est alors de notre responsabilité de saisir l’opportunité offerte et de s’impliquer dans le projet avec les moyens dont nous disposons à ce moment précis. Un projet qui s’inscrit dans le dessein a été soigneusement planifié sur les plans intérieurs, le chemin personnel de chaque acteur l’aura préparé et équipé pour endosser la part de responsabilité qui lui incombe. Rien n’est laissé au hasard, y compris nos limitations grâce auxquelles nous évitons de nous écarter de la voie prédestinée. Ce sont la mise en relation de nos compétences et de nos limitations avec les circonstances émergentes qui montrent la direction à prendre.

Lorsqu’un projet inspiré s’inscrit dans une dynamique de groupe, l’heure de la concrétisation peut aussi être celle de la joie légitime des retrouvailles. Que celle-ci ne nous fasse pas oublier que nous sommes rassemblés en vue d’un travail, car avant de recevoir toutes les ressources nécessaires à la mise en œuvre, chacun de nous devra fournir la preuve qu’il est entièrement dédié au service. Telle est la loi.

 

NL du 14 février 2010 à 26 ° Verseau

« Un garagiste vérifie une batterie à l’aide d’un hydromètre. »

La batterie alimente le circuit électrique d’une voiture. Transposé à l’Homme, cette image nous parle du rapport entre le plan Causal (plan de la naissance d’une âme individuelle ou Ego, première expression du Soi pour l’âme incarnée) et le plan physique, sous l’angle de la vitalisation du corps étherique/physique. Chaque incarnation est présidée par des Connaissants reliés aux Etres appelés dans la tradition orientale les « Seigneurs du karma ».

Dans une incarnation ordinaire où l’âme apprend par l’expérience sans conscience d’elle-même, la quantité d’énergie électrique disponible pour vitaliser le corps physique est définie lors de la préparation de l’incarnation, selon la loi du karma et la durée de vie prévue sur le plan physique. Aucune intervention supérieure n’interfère dans le déroulement de l’existence dont le temps est rythmé comme un sablier. Il n’en est pas de même pour les âmes libérées ou parcourant le Sentier de la libération, qui, même s’il reste du karma personnel à résoudre, obéissent à d’autres déterminismes. Le corps physique d’une âme dédiée au service peut faire l’objet d’une revitalisation puissante si sa contribution dans le travail mondial l’exige. Aussi bien ses capacités d’action que la durée de sa vie peuvent être considérablement augmentées du moment que nécessité fait loi. Cependant, comme pour les guérisons considérées miraculeuses, cette possibilité demande la pleine participation de la conscience de veille. Dans le domaine de la transcendance, tout ce qui est possible d’advenir advient parce que nous allons à sa rencontre en conscience. C’est pourquoi il est important de reconnaître les possibles et de libérer le cerveau de tout doute à leur sujet, car une barrière mentale, aussi ténue soit-elle, entrave la réception de l’énergie. Ce n’est pas quelque chose qui va de soi, même pour les serviteurs chevronnés, tant nous sommes conditionnés par le spectacle ordinaire du déroulement d’une existence sur le plan physique. S’arracher de la pesanteur terrestre par le pouvoir de l’esprit devient d’autant plus urgent que le corps s’alourdi de la fatigue du temps écoulé et renforce un sentiment d’inévitabilité.

Notre planète est travaillée au corps par des mutations profondes dont nous apercevons à peine le sommet de l’iceberg. Les besoins de serviteurs consacrés sont grands, et le temps de préparation peut être long avant que ne sonne l’heure de l’action. Dans les régions les plus pures de l’atmosphère, un garagiste invisible veille, prêt à recharger les batteries de tous les véhicules qui sont nécessaires à l’action sur le plan physique.

 

 

NL du 15 janvier 2010 à 26° Capricorne

« Une ondine danse parmi les reflets irisés d’une chute d’eau. »

Une ondine est le nom donné par les mythologies nordiques à une forme de vie élémentale ou dévique de l’eau sous sa forme la plus dense. Ces particules d’eau assemblées pour donner corps à un esprit de la nature exercent une influence dans le milieu naturel, mais aussi, sous un angle plus subtil, sur la nature émotionnelle de l’homme qui est en résonance avec la séduction. Dans les récits mythologiques, l’homme qui a succombé aux charmes d’une ondine s’y perd jusqu’à y laisser sa vie.

La séduction consiste à chercher à séparer l’objet de notre désir de toute autre influence que la notre, afin de le manipuler dans le but de la satisfaction du désir. La séduction est inhérente à la nature du « moi », puisque celui-ci est par définition dans un état de manque et cherche inconsciemment à remplir un vide qu’il ne peut définir. Mais ce qui est obtenu par séduction ne peut être qu’un mirage puisque l’autre, n’étant qu’un reflet du manque/désir, une projection, n’existe pas en tant que lui-même pour le séducteur et le vide reprend ses droits dès que le charme est rompu. La vanité de la séduction nous apparaît à mesure que le moi s’empli du Soi et que le manque perd en densité. Cependant, même une personnalité parfaitement fusionnée au Soi peut connaître, dans des circonstances particulières, une forme de manque qui prête le flanc à la séduction. Cette faiblesse humaine est une véritable épée de Damoclès suspendue au-dessus d’un groupe de disciples, qui a tranché le fil de vie de maintes expériences prometteuses.

Comment pouvons-nous individuellement, en tant que membre d’un ashram, déjouer les pièges des ondines ? Un ashram est maintenu en cohésion tant que demeure en son centre un noyau de disciples totalement consacré au But, sur lequel on peut compter pour rester sourd à tout appel étranger à la Voie, aussi séduisant fût-il. Posons un regard lucide sur nos forces et nos faiblesses, où en sommes-nous de notre manque/désir, un mirage quelconque pourrait-il encore avoir le pouvoir de nous détourner de l’objectif spirituel perçu ? C’est en fonction des réponses qui émergeront de notre âme que nous prendrons notre place dans l’ashram. Parfois la réponse est évidente, mais il peut aussi arriver que nous nous trouvions devant le choix ou l’opportunité de faire un grand bon en avant par des ajustements drastiques et une détermination sans faille.

Un disciple avancé n’a ni amis, ni famille personnelle, ni liaison passionnelle. Il n’a que des collaborateurs avec qui il avance dans la même direction, et chaque membre de la famille humaine qui sollicite son attention est d’égale importance pour lui.

 

 

NL du 16 décembre 2009 à 25° Sagittaire

« Un petit garçon joufflu sur un cheval de bois »

L’une des représentations du signe du Sagittaire est l’Archer (l’âme ou la conscience), qui poursuit sur son cheval blanc (la personnalité purifiée) la flèche décochée de son intention. L’image de ce degré met en exergue des qualités spécifiques de l’Archer : l’innocence et la simplicité, la richesse intérieure et le sens du jeu qui met en échec l’esprit de sérieux propre à plomber tout envol de l’esprit. D’un point de vue transpersonnel, le Sagittaire est le signe de l’état de « disciple », c’est-à-dire de l’individu dont l’intention consciente est de suivre la voie qui conduit à l’union avec le Tout.

Depuis l’éveil d’un sens de la direction qui accompagne les premiers contacts conscients avec l’âme jusqu’aux plus hautes identifications cosmiques, nous sommes toujours le disciple d’un plus grand que nous, dans les pas duquel nous cheminons. Les qualités illustrées par ce degré reflètent un stade avancé sur cette voie. Ici l’innocence n’est pas ignorance, mais volonté délibérée de tenir écarté de la conscience tout ce qui relève de la nature inférieure (la personnalité déconnectée de l’âme). Non que les réponses de la nature inférieure soient devenues étrangères au disciple, mais lorsque des situations les suscitent, il se contente de les enregistrer et de les laisser le traverser, sans autoriser sa conscience d’y adhérer. La réaction instinctive de séparer, en toute circonstance, le bon grain de l’ivraie est le résultat d’une longue discipline fondée sur le discernement et la volonté de garder les yeux fixés sur la flèche de l’intention. De l’innocence découle naturellement la simplicité, car toute chose est vue dans sa perspective réelle. La richesse intérieure est cette paix indicible qui naît d’une compréhension profonde de la vie dans toutes ses dimensions. Elle se nourrit d’une abondance de sensations, de perceptions, de visions et de l’assurance de leur expansion infinie. Elle est abondance et sait accueillir l’abondance sur tous les plans. Le sens du jeu n’est rien d’autre que la manière dont le Soi considère les affaires de la personnalité. Le Soi est dans la spontanéité de l’instant, de son point de vue chaque moment est un moment « plein ». Le Je/jeu est une porte perpétuellement ouverte sur tous les possibles.

Même si les qualités du « petit garçon » nous semblent encore qu’un idéal lointain, elles peuvent dès à présent constituer la flèche de notre intention. Le Christ, représentant le principe du Soi, illustre le pouvoir contenu dans l’intention dans ces paroles : « fais un pas vers Moi, et J’en ferai dix vers toi ». Notre intention projette un fil de volonté illuminée vers le Soi, et c’est ce fil qui nous aimante vers le but, sans que nous sachions comment.

 

NL du 16 novembre 2009 à 25° Scorpion

« Une photographie aux rayons X »

Le signe du Scorpion correspond en astrologie ésotérique au plan dit « bouddhique » ou de l’intuition pure, sur lequel tout objet ou sujet peut être connu car saisi dans sa totalité et instantanément par l’ensemble des facultés perceptives. Ce plan vitalise le processus alchimique interrelationnel qui se déroule dans ce signe, permettant à travers un dépouillement progressif de ce qui est non-essentiel, l’éclosion des qualités relationnelles conduisant à une juste activité de groupe dans le Verseau.

Pour reconnaître les « vieilles peaux » qu’il nous faut laisser tomber, nous devons accepter de nous voir tels que nous sommes, ici et maintenant. Rien n’est plus difficile lorsqu’on s’appuie encore, sans en être conscient, sur les béquilles d’une image de soi idéalisée, lorsque pour pouvoir se tenir debout on espère encore, dans le regard de l’autre, une reconnaissance quelconque. Toutes nos projections émotionnelles et mentales sur soi-même et par voie de conséquence sur les autres doivent tomber avant que l’énergie ne puisse circuler librement entre les membres d’un groupe et l’assembler en une unité de pouvoir utile pour le monde. Afin de repérer ces béquilles inconscientes, nous pouvons faire appel à la visualisation en nous mettant en scène dans des situations qui seraient pour nous les plus humiliantes. Vivre intensément ces situations en imagination revient à s’y confronter réellement, car la douleur de l’humiliation, si elle est susceptible d’exister, sera la même du moment que l’on s’interdit toute stratégie d’évitement. Cette expérience non seulement nous apprendra beaucoup sur nous-mêmes, mais en la répétant aussi souvent que nécessaire à la lumière de l’âme, la douleur ainsi que l’identification erronée qui en est à l’origine s’effacera. Bien que l’énergie du groupe favorise l’émergence de ce qui l’entrave dans chaque membre, ce n’est pas au groupe sur le plan physique de pointer les insuffisances de chacun. Celles-ci sont connues de tous sur le plan de l’intuition, mais chacun doit parcourir le chemin du dénuement vers l’Essentiel à son rythme, dans son athanor individuel, sous le regard du Soi unique.

Au terme de ce parcours, lorsque nous nous tenons complètement nus sous les étoiles, nous sommes établis dans notre corps bouddhique. Où que nos yeux se posent alors, nous voyons les choses dans leur nature essentielle et toutes les limitations perçues apparaissent comme des poussières qui se disperseront en leur temps. Dans les interrelations, l’important n’est plus dans ce qui se dit ou se fait, mais dans ce qui échappe aux apparences et se construit dans le silence. La beauté d’un groupe se tisse dans les échanges subtils des cœurs.

 

 

NL du 18 octobre 2009 à 25° Balance

« A la vue d’une feuille d’automne, un pèlerin a la révélation soudaine des mystères de la vie et de la mort. »

Dans tous les règnes de la nature vient la saison où l’énergie vitale se retire en elle-même pour se préparer à abandonner une forme qui a achevé son cycle, avant une recréation qui verra jaillir de nouvelles possibilités. La contemplation de ce spectacle est à même de susciter un lâcher-prise qui entrouvre les portes du mystère de sa propre transition.

L’automne d’une vie humaine, pourvu que nous répondions à son appel subtil, représente sans aucun doute la période la plus précieuse dans le déroulement d’une incarnation, en ce qu’elle nous permet de nous constituer des bagages bien remplis pour poursuivre le voyage dans les dimensions inconnues de la vie. Mais nos sociétés matérialistes, en repoussant l’idée de la mort jusqu’à son déni et en encourageant la continuité des habitudes et centres d’intérêts, surtout consuméristes, propres aux cycles d’extériorisation de l’énergie vitale, sont devenues les fossoyeurs des plus belles possibilités. Bien sûr, la vie ne nous demande pas de nous mettre « en retraite », elle ne nous demande pas de « vieillir », ce qui signifierait que l’inertie propre à la matière aurait eu raison de l’élan vital évolutif. Seulement, l’action qui nous porte en avant jusqu’à la transition doit devenir de plus en plus éclairée, motivée par un sens des valeurs tournées toujours davantage vers l’universalité et le futur. Parce que la dimension dans laquelle nous nous préparons à entrer est celle de la lumière, de l’universalité et du futur.

A un autre niveau, le signe automnal de la Balance est appelé, en astrologie ésotérique, « la Porte de Shamballa », il préside à la destruction ultime de toutes les formes ou corps qui emprisonnent la « flamme divine » et la retiennent dans notre sphère planétaire. Savoir mourir à d’anciennes formes est la méthode d’évolution par excellence sur notre planète, depuis les tout premiers stades de développement jusqu’aux stades finaux.

Lorsqu’on perce le voile de la vie et de la mort, on ne découvre rien d’autre que l’Unité et la continuité de conscience. Le mirage matérialiste qui laisse croire que la conscience est une production du cerveau et s’anéantit en même temps que le corps, est la cause profonde de l’état semi-dépressif qui caractérise les sociétés modernes. On ne peut pas trouver un Sens à la vie sans une vision plus juste de sa contrepartie appelée mort. Contribuer à mettre un terme à ce mirage est peut-être la tâche la plus urgente de tout pèlerin éclairé.

 

NL du 18 septembre 2009 à 26° Vierge

« Un enfant de chœur tenant un encensoir assiste un prêtre au pied de l’autel. »

Deux voies distinctes conduisent au Soi. L’une, évoquée dans ce degré, est la voie du cœur ou voie mystique, qui conduit au but par une intense dévotion à l’idéal d’un Dieu transcendant ; l’autre est la voie occulte ou voie du mental, qui pénètre le grand mystère à l’aide de l’investigation scientifique, davantage tournée vers la divinité immanente. Les deux voies doivent être foulées puis fusionnées pour réaliser la pleine conscience de Soi.

Pendant longtemps, l’impulsion cosmique a surtout nourri et vitalisé la voie du cœur. Le cœur développe cette perception sensible qui permet de « toucher » l’unité sous-jacente à toute forme de vie et de sentir sa place au sein du plus grand Tout. Il confère ce sens de la mesure qui donne naissance à l’humilité véritable. L’enfant de chœur ne se sent pas inférieur au prêtre à qui il offre sa dévotion, sa sensibilité s’unit aux qualités de son aîné, permettant à ses corps subtils de s’emplir, tel un calice, de la lumière disponible et de la rayonner d’un commun élan vers l’assistance. Ainsi, la rose du cœur ne cesse de déployer ses pétales par son ouverture totale au souffle divin, et la redistribution de ce qui a été accumulé dans le calice selon les besoins rencontrés. Tous les initiés présents actuellement sur Terre ont parcouru la voie mystique dans le passé, les qualités du cœur appartiennent à leur nature instinctive, et même s’ils paraissent totalement absorbés dans une activité mentale, ils peuvent y faire appel à tout moment. Il n’en est pas de même pour ceux qui débutent sur la voie. Car aujourd’hui l’impulsion cosmique dirige son rayon sur la nature mentale de l’homme et la vitalise puissamment. Or un mental puissant, qui part à l’assaut des mondes invisibles par la méditation dirigée sans l’appui équilibrant du cœur, peut aisément basculer du côté de la « magie noire ». Seul un cœur vibrant peut protéger de l’égocentrisme et du goût du pouvoir, par sa capacité à en faire apparaître la vanité.

Le néophyte qui débute aujourd’hui son parcours par la voie occulte, se voit aussi privé de la formidable force de propulsion verticale que constitue l’élan du cœur. Son aspiration ne prenant racine que dans un profond désir de connaissance, son mental peut facilement se laisser piéger dans des formes-pensées erronées et finir par se dessécher. C’est pourquoi les enseignements dispensés dans l’avenir, ainsi que les « prêtres » officiants, devront veiller à nourrir l’aspect sensible de leurs « enfants de chœur ».

 

NL du 20 août 2009 à 28° Lion

« Une myriade de piafs sur la branche d’un gros arbre »

Depuis l’essor des technologies de communication qui permettent d’établir de multiples contacts sans limites spatiales et en un éclair de temps, l’activité humaine tend à se regrouper en réseaux par communauté d’intérêts ou affinités électives. Cette dynamique, révélateur de l’esprit Verseau, promet des développements rapides dans l’évolution de l’humanité mais est aussi tributaire des qualités et des limitations de chaque membre. La conscience de groupe (Verseau) dépend de l’accomplissement de l’Individu dans le signe opposé du Lion.

La conscience de groupe est aux antipodes de l’esprit de clan. N’importe quel groupe qui se forme sur le plan physique est un sous-groupe d’un ou plusieurs groupes plus vastes, et tous les groupes plus vastes sont des sous-groupes de cette grande entité appelée Humanité. La conscience de groupe se développe parallèlement à la conscience de Soi, elle est en réalité la conscience telle que la connaît l’âme ou le Soi sur son propre plan. Du côté intérieur de la vie, les groupes en formation sur le plan physique font l’objet d’une étroite surveillance afin de repérer ceux qui parviennent à une certaine mesure d’unité de groupe, car en accord avec l’esprit Verseau, le projecteur de la lumière inspirante est dirigé vers les groupes et on plus vers les individus. Nous diminuons considérablement nos possibilités et notre utilité en nous isolant, même si nous pouvons avoir temporairement l’illusion du contraire. Une dynamique de groupe peut connaître des phases apparemment ingrates, où rien ne semble se passer sinon la répétition de ce qui a déjà été instauré, décevant les attentes de l’individu. Ces étapes sont au groupe ce que « l’œuvre au noir » est au disciple individuel, la lumière est assurée de renaître de l’obscurité à condition que l’on maintienne le cap sur l’objectif central qui est l’unité du groupe, fondée sur la compréhension aimante et le respect mutuels. Les obstacles qui entravent le bon fonctionnement d’un groupe reposent toujours sur l’importance exagérée que l’on s’accorde à soi-même.

Actuellement, la majorité des groupes-laboratoires fonctionnent dans l’ignorance complète de l’enjeu subjectif en cause. A l’autre bout de la chaîne on trouve les « ashrams », qui peuvent être composés de nombreuses unités avec des activités très variées. Bien que tous ses membres reconnaissent intuitivement la justesse des réalités subjectives présentées, tous ne s’intéressent pas nécessairement à la dimension ésotérique du travail et préfèrent rester concentrés sur leurs activités. L’objectif d’un ashram est le service à l’humanité, sous toutes les formes que le groupe a choisi de prendre en charge.

 

NL du 22 juillet 2009 à 30° Cancer

« Une enfant de la révolution américaine »

Sur le plan des idées, l’esprit des Lumières a inspiré à la fois la révolution américaine et française, donnant naissance à la civilisation occidentale telle que nous la connaissons aujourd’hui, fondée sur la reconnaissance de la dignité de chaque individu. En tant qu’Occidentaux, nous sommes tous des enfants de la révolution des Lumières, revendiquant notre droit à l’autodétermination, loin de toute tutelle morale ou spirituelle imposée.

Tout pas significatif franchi par l’humanité a été initié et puissamment vitalisé à partir des plans intérieurs de la manifestation. Tant que dure cette vitalisation, le groupe concerné se sent porté par quelque chose qui le dépasse, rien ne lui paraît impossible et il dispose de l’énergie nécessaire pour mettre en œuvre les changements désirés. Cette phase « magique » d’initiation est suivie d’une période beaucoup plus longue d’assimilation, au cours de laquelle apparaissent également résistances, inadaptations et régressions, avant qu’une nouvelle impulsion cosmique ne porte l’ouvrage plus loin. Les convulsions du 18 ème siècle ont entr’ouvertes les portes de l’Ere du Verseau, en libérant l’individu des jougs qui entravaient globalement la quête de Soi. D’autres avancées ont eu lieu depuis, comme la possibilité de poser un pied sur la lune, événement qui a permis à l’humanité dans son ensemble de concevoir la planète Terre du point de vue de l’espace. Mais la reconnaissance de l’individu et du potentiel dont il est porteur a aussi développé l’individualisme, générant de nouveaux conglomérats d’intérêts égoïstes qui, par leur attachement tenace à des privilèges dérisoires, mettent en danger le vaisseau Terre. Aujourd’hui nous sommes arrivés à un carrefour où la lumière de la connaissance éclaire avec suffisamment de puissance les esprits pour qu’un choix conscient quant aux orientations à prendre devienne possible. Sur le devant de la scène, les forces progressistes et les forces conservatrices semblent être à jeu égal, qu’en est-il dans le cœur et la pensée des « masses silencieuses » ?

De nouvelles possibilités et révélations affleurent à la conscience de l’humanité à chaque fois que les lumières précédentes ont été intégrées. Dans le grand cycle qui devrait voir l’avènement du Verseau, nous sommes dans un processus révolutionnaire permanent, enchaînant à un rythme toujours plus rapide périodes d’initiation/vitalisation et périodes d’assimilation. Puisse ce processus nous conduire à l’Homme nouveau, auquel tant de cœurs aspirent.

 

NL du 22 juin 2009 à 2° Cancer

« Un homme sur un tapis volant plane au-dessus de vastes terres »

Le tapis évoque "l’intérieur", que celui-ci soit une demeure qui abrite notre corps, où notre triple corps lui-même, dont nous édifions constamment la nature émotionnelle et mentale par la qualité de notre vie intérieure. Ici le corps-tapis est transfiguré, libéré de la loi de gravitation, et par analogie de la loi de réincarnation. S’il s’agit avant tout d’un accomplissement de la conscience, entièrement abstraite dans le centre monadique, il n’en reste pas moins que les atomes du corps physique subissent la même transmutation de la matière dense en énergie pure.

Une monade est la source première de toute forme de vie, un point de feu au sein de l’océan divin, l’Esprit pur. Lorsque la conscience parvient à réintégrer cette source et à se stabiliser en elle, le long cycle des incarnations est arrivé à son terme pour une monade humaine. Mais chaque atome qui constitue notre corps est une émanation d’une monade non-humaine, l’ensemble de ces atomes étant maintenus en cohésion par la monade humaine. C’est pourquoi nous « élevons aux cieux » chaque atome de notre corps en fusionnant notre conscience dans l’Esprit pur. La possibilité d’un tel accomplissement a fait partie depuis toujours des enseignements secrets de la tradition bouddhiste tibétaine, et commence à se dévoiler à l’esprit profane grâce à la migration des moines tibétains en Occident. Ce dévoilement n’est pas sans signification profonde : il indique à la fois que le temps est venu de concrétiser cette promesse de réalisation pour un petit nombre qui y est préparé, et amènera au plus grand nombre une vision qui contribuera à mettre un terme à la peur de la mort. Nous ne sommes qu’aux prémisses d’une longue période qui fera la démonstration de l’unité intrinsèque de l’esprit et de la matière. Pour l’instant, l’investigation dans cette direction se tourne davantage vers la multitude des cellules qui composent le véhicule plutôt que sur l’atome central qui les anime. Cette étape est cependant nécessaire pour se familiariser avec l’étonnante plasticité de la matière et donc de notre corps, et éduquer l’imaginaire à tous les possibles.

La matière dense est une illusion dont l’âme-conscience reste longtemps prisonnière, elle constitue un défi jusque dans les stades ultimes de libération. Ceux qui ont expérimenté, involontairement ou non, une sortie du corps, un début de lévitation ou tout autre phénomène analogue, savent que la plus infime intervention de l’intellect ou le moindre surgissement d’une émotion mettent instantanément un terme à l’expérience. Il n’est jamais trop tôt pour s’exercer à maintenir un canal d’alignement pur, et de garder la tête froide à tout surgissement de l’inconnu.

 

NL du 24 mai 2009 à 4° Gémeaux

« Le houx et le gui réveillent de vieux souvenirs de Noël. »

Tout objet contacté par les sens est susceptible d’avoir un impact sur la vie intérieure, par résonance sensible avec une mémoire qui peut prolonger ses racines jusque dans la nuit des temps et dans toutes les dimensions de l’espace. Cette résonance emprunte la voie émotionnelle du sentiment, c’est-à-dire de l’interprétation quasi instantanée d’une émotion par le mental. Elle suit le fil aléatoire du jeu des associations qui affleurent dans la conscience.

La mise en relation affective de l’objet avec le contenu intérieur qu’il évoque est le plus souvent inconsciente, contrairement à la relation qui s’établit lorsque la voie de l’intellect est sollicitée, comme par exemple dans l’effort de comprendre un écrit. Elle échappe donc beaucoup plus aisément à notre volonté de maîtrise, en exerçant sur nous un impact que nous ignorons. C’est pourquoi tous les enseignements traditionnels, mais aussi les courants psychologiques qui les rejoignent (comme la psychologie positive) insistent sur l’importance de s’entourer d’objets de beauté, évocateurs de l’idéal auquel nous aspirons. Ces objets sont autant de rappels de la direction souhaitée et facilitent la réorientation de la pensée lorsque celle-ci s’enlise dans la pesanteur du quotidien. Ils constituent une aide utile plus particulièrement dans les premiers stades du chemin, quand les anciennes représentations sont encore très prégnantes. Mais aussi plus tard sur le sentier, dans ces moments-clés où il s’agit de se recentrer puissamment sur le prochain objectif. Planifier le temps et sacraliser un espace deviennent alors des conditions préalables à la réussite, comme dans toute nouvelle activité que l’on entreprend si on ne veut pas qu’elle s’émousse dans les sables de l’inertie et des distractions.

Puisque notre environnement immédiat influe directement sur nos émotions, si nous ne sommes pas en mesure d’y apporter les améliorations significatives souhaitables, il est toujours possible de le transformer par notre imaginaire. En prenant conscience de l’impact de notre environnement sur la qualité de nos émotions et l’orientation de nos pensées, nous pouvons cesser d’en être le jouet.

 

 

NL du 25 avril 2009 à 6° Taureau

« Un pont suspendu au-dessus d’un abîme. »

Le pont, qui évoque le passage d’un état d’être à une condition supérieure, est également le symbole de celui qui a achevé sa construction en lui-même, reliant parfaitement le « moi » à sa source monadique. Sans l’aide invisible de ces Etres-pont, le novice qui entame la construction, mais aussi les constructeurs plus chevronnés, ne pourraient surmonter l’angoisse du vide abyssal de l’Infini. L’abîme représente aussi les dangers bien réels inhérents au passage.

Le pont s’édifie d’abord lentement, vie après vie, par une aspiration constante du cœur et de l’esprit à plus de lumière, et par la volonté d’ancrer la lumière contactée à travers ses actes. Mais il arrive un temps où nous avons nettement le choix d’accélérer le rythme, lorsque l’aspiration s’est muée en détermination puissante et que nous avons en main tous les outils mentaux pour comprendre la nature du travail à accomplir. Dans la phase de croisière, les dangers sont moindres et consistent surtout à succomber aux champs des sirènes des nombreux mirages qui jalonnent le chemin. Dans la phase d’accélération, la volonté focalisée parvient à contacter des énergies puissantes qui sont source de profondes et radicales transformations lorsque le terrain est prêt. Mais nous avançons rarement d’une façon totalement harmonieuse, et il peut arriver que l’on prenne pour de la lumière intégrée ce qui n’est qu’ombre déguisée. L’énergie contactée profite alors surtout à l’ombre et peut causer une régression importante. Toutefois, malgré les risques encourus, il est des cycles de plus grande urgence où l’Esprit cherche à stimuler le plus grand nombre de constructeurs afin de faire avancer l’œuvre collective. Ceux qui répondent à cet appel avanceront avec sécurité dans la mesure exacte où ils sauront accorder leur confiance à la fraternité invisible des Etres-pont. Une telle confiance, un tel abandon est en effet indispensable lorsque vient le temps des plus difficiles et des plus douloureux lâchers-prise.

Lâcher prise est le maître mot dans les derniers stades de construction du pont. Qui a peur d’un « abîme » quelconque peut être assuré d’y être précipité. Lorsque l’opportunité du lâcher-prise se présente à travers une circonstance particulière, il n’est rien d’autre à faire que d’accepter pleinement l’expérience, sans chercher à en atténuer la difficulté où à éviter la souffrance qu’elle comporte.

 

 

NL du 26 mars 2009 à 7° Bélier

« Un homme réussit à s’exprimer simultanément dans deux sphères différentes. »

La physique quantique a démontré que deux particules fusionnées au départ, puis séparés et projetées dans deux directions différentes, répondent conjointement à la stimulation reçue par l’une d’entre elle, quelle que soit la distance qui les sépare. Ce phénomène, appelé intrication, pourrait s’appliquer à tous les objets contenus dans l’univers, puisqu’au départ, tout était « un », tout était intriqué. Dans le monde quantique, une particule ne devient réelle, matérialisée, que sous l’observation des scientifiques, le reste demeurant flou et indéterminé, ce qui confirme le rôle central de la conscience dans la jonction des deux mondes.

Parce que nous sommes par essence une fraction d’atome d’Esprit projeté dans la sphère de l’incarnation, nous fonctionnons de fait dans les deux sphères, matérielle et immatérielle, et toute information significative qui nous parvient de l’une d’elle se transmet instantanément à l’autre. Instantanément dans les faits, mais non dans la conscience, et tout le défi de l’évolution consistera à jeter un pont de conscience entre les deux pôles. Aujourd’hui nous sommes arrivés globalement à un stade où les capacités réflexives ont atteint un haut degré de développement, et la souffrance a largement joué son rôle d’aiguillon pour aiguiser la sensibilité. Le cœur et la tête sont parvenus à un raffinement suffisant pour fonctionner de concert, formant ainsi une « antenne » capable d’enregistrer et d’interpréter les plus subtiles perceptions. Partout se fait sentir un besoin individuel de se transformer, et un besoin collectif de créer un monde meilleur. La science accompagne ce mouvement de fond en démontrant l’extraordinaire plasticité du cerveau, qui peut créer et se recréer à l’infini, jusqu’au dernier souffle de vie. Des maîtres de l’Orient expérimentent depuis longtemps, dans le plus grand secret, ce pouvoir de transmutation illimité de la forme, jusqu’à réussir à la dématérialiser et à la rematérialiser à volonté.

S’exprimer simultanément dans deux sphères commence par la capacité de donner, dans le monde séparatiste de la personnalité où chacun privilégie ses propres affaires, les réponses inclusives de l’âme. Toute transformation est difficile pour celui qui l’entreprend, et demande des efforts considérables pour aboutir. Elle exige que l’on s’y consacre entièrement, dans une concentration constante mais détendue sur l’objectif à atteindre. Tout est possible à la condition que l’on accepte d’en payer le prix.

 

 

NL du 25 février 2009 à 7° Poissons

« Eclairée par un rayon de lumière, une grande croix se dresse sur un rocher perdu dans la brume du large. »

La croix est le symbole le plus ancien de la Voie, c’est-à-dire du cheminement de l’esprit aimanté par sa propre Source (la branche verticale de la croix), à travers le labyrinthe des illusions de la matière (la branche horizontale). Il s’agit d’un développement graduel, où ce qui apparaît comme une révélation sublime et une vérité absolue à une certaine étape, se révèle en tant que nouvelle illusion à l’étape suivante. La Source n’en finit pas de s’éloigner à mesure que nos pas s’en rapprochent.

Dans cette image, la croix se trouve sur un rocher qui surplombe l’océan, indiquant une conscience déjà libérée de l’emprise de la matière telle qu’elle peut être appréhendée sur la Terre. L’illusion de la mort n’a plus le pouvoir de générer des zones d’aveuglement qui emprisonnent l’esprit dans les marécages de la peur. Le passage appelé  « mort » apparaît dans sa nature réelle ultime, comme un vêtement grossier qui tombe et libère les organes subtils de la perception pour laisser apparaître la Nature dans toute sa magnificence. Du point de vue de la Terre, c’est une confrontation lucide avec la mort qui produit le saut quantique dans une autre dimension et inverse d’une manière irréversible les priorités. Ce qui pouvait encore paraître désirable avant cette expérience perd tout son attrait sous les rayons ardents de la conscience universelle. Toujours, la partie sera perçue à la lumière du Tout, et l’éphémère et le transitoire ne pourront plus être confondus avec ce qui demeure par-delà l’espace-temps. L’homme devenu Homme se tient immuable au centre de la croix, pleinement ouvert et disponible aux expériences qui se présentent sur la branche horizontale, mais sans détourner un instant son regard intérieur de la branche verticale. Long fut le chemin, depuis les tout premiers frémissements nostalgiques de la lumière jusqu’à cette apogée, et combien de « morts » mineures, combien de renoncements douloureux aura-t-il fallu vivre avant que le Soleil ne cesse de se voiler à jamais.

Vu de l’extérieur, les épreuves qui se présentent à celui qui chemine sur la Voie sont sensiblement les mêmes, ce qui change à mesure de notre avancée, ce sont la conscience et la sensibilité avec laquelle nous devons y faire face. Ainsi, les réponses données dans des circonstances semblables peuvent être radicalement différentes selon que le passage de la mort initiatique ait été franchi ou non. Après ce passage, l’accent n’est plus mis sur le nécessaire détachement, mais sur ce qui doit être accompli du point de vue du Tout, et qui se révèle pas à pas.

 

 

NL du 26 janvier 2009 à 7° Verseau

« Un enfant naît hors d’un œuf »

Sur le plan archétypal, cette image évoque l’émergence d’une unité de conscience, d’une âme individuelle, d’un sujet, né des épousailles du ciel et de la terre, fruit des plus hautes possibilités contenues dans le futur et des archaïsmes hérités d’un lointain passé. D’une manière générale, elle renvoie à tout accomplissement subjectif, aboutissement d’une longue période de gestation au sein de l’œuf alchimique de la vie psychique, où se confrontent, toujours douloureusement, l’ombre et la lumière.

Le Verseau est le signe de la conscience collective et des dynamiques de groupe. La multiplication des organisations et des associations qui œuvrent pour le bien commun témoigne d’une sensibilité croissante aux énergies de ce signe. En même temps, les nombreux scandales qui éclatent au sein de ces groupes montrent que la mutation en cours vers une qualité pleinement humaine reste encore largement un idéal à atteindre. Les groupes les plus conscients des contradictions intérieures dont tous les membres sont porteurs, et qui se répercutent inévitablement dans les relations interpersonnelles, se tournent de plus en plus vers des techniques de psychothérapie collective ou de développement personnel pour dépasser les conflits et optimiser leur fonctionnement. Mais que ce soit sur un plan individuel ou collectif, l’essentiel du travail sur soi s’accomplit toujours sur le terrain alchimique des circonstances dans lesquelles nous sommes placés. Plus la conscience est éveillée, plus nous nous efforçons instinctivement de donner dans toute situation la réponse spirituellement la plus juste, et là où nous manquons de conscience, nous apprenons par nos erreurs et nos échecs. Ce n’est que dans les derniers stades de maturation dans l’œuf, lorsque nous sommes sur le point de franchir un pas décisif dans notre évolution, qu’une aide extérieure, sous la forme d’enseignements et de techniques, sera véritablement utile et déterminante.

L’âge du Verseau amènera avec lui des qualités nouvelles qui transformeront profondément les relations. Les groupes qui forment l’avant-garde aujourd’hui, relèveront le défi de contacter ces qualités et de les incarner dans le feu de leur expérience personnelle. De cette dynamique naîtra une compréhension approfondie de l’Homme, ainsi que des moyens de réalisation. En langage occulte traditionnel, un nouveau Yoga apparaîtra.